Une mère dont l’enfant autiste de 28 ans est placé au foyer de la Fondation Autisme Luxembourg (Rambrouch) témoigne.
Ils sont cinq garçons et une fille, âgés de 13 à 28 ans, à être hébergés depuis le 5 octobre au sein du troisième foyer de la Fondation Autisme Luxembourg (FAL). Ces six jeunes présentent un trouble du spectre autistique (TSA). L’état de Léo*, le plus âgé, s’était aggravé au cours des trois dernières années. Et sa mère, Sabine, ne pouvait plus faire face aux troubles du comportement de son enfant. Cette mère d’un enfant autiste a accepté de livrer son témoignage à Jodie Schmit, porte-parole de la FAL.
En juillet dernier, Sabine confiait : «Depuis trois ans et le décès de mon mari, les troubles du comportement de Léo sont devenus beaucoup plus forts et agressifs.» «Je vis toute seule avec lui et, deux fois par semaine, une auxiliaire de vie vient m’aider, poursuit-elle. Des amis m’aident parfois, mais la plupart ont coupé les ponts, car ils n’ont pas assez de tolérance pour Léo. Peu importe où nous allons, dès qu’il fait une crise, les gens n’ont plus de compréhension. C’est pourquoi nous passons maintenant la plupart de notre temps à la maison (…). Je n’ai pas d’autre choix : toute ma vie tourne autour de Léo.»
Elle ajoute : «La vie est dure pour les gens avec autisme, mais elle l’est aussi pour les parents et les personnes qui s’occupent des personnes TSA, comme par exemple les éducateurs. Les gens devraient arrêter de juger si vite et d’abord écouter les histoires des uns et des autres (….). J’aimerais que la société devienne plus ouverte et plus humaine. Cela me rend triste qu’une partie de la société n’accepte pas les gens avec autisme parce qu’elle n’a pas assez de compréhension pour eux.»
«Surmenée, épuisée, à bout de souffle»
Ces dernières années, Léo partait parfois en vacances avec la FAL et, quand il revenait, «ses troubles du comportement étaient quelque peu atténués. Cela m’a montré qu’il s’y sent à l’aise et qu’il reçoit le soutien dont il a besoin», affirme Sabine. Et ces temps où Léo n’est pas là permettent à Sabine de se reposer un peu. Mais cet été, elle se disait «surmenée, épuisée physiquement et moralement et à bout de souffle parce qu'(elle) n’arrive plus à gérer». Alors Sabine a décidé de faire appel à la FAL pour y placer Léo. Et depuis début octobre, son fils vit au foyer de la FAL à Rambrouch.
Quelques semaines plus tard, Jodie Schmit retrouve Sabine. «Ma vie a changé de façon tellement positive, confie la mère de Léo. Depuis qu’il a déménagé, je suis beaucoup moins stressée et plus sereine. Je me sens mieux à tous les niveaux. Je peux à nouveau me concentrer sur moi-même et mon bien-être.» Elle poursuit : «Le jour de son départ a été plein d’émotion pour moi (…). Malgré le fait qu’il me manque beaucoup, je ne regrette absolument pas la décision de l’avoir confié à la FAL. C’était la seule solution pour que nous nous sentions enfin mieux tous les deux. Et c’est un soulagement pour moi de savoir que son avenir est désormais assuré.»
Sabine raconte ensuite : «La semaine dernière, je lui ai rendu visite au foyer pour déjeuner avec lui en respectant toutes les mesures sanitaires. C’était un moment très agréable et j’étais heureuse de voir à quel point il se réjouissait de ma visite. Et ce jour-là, il était d’un calme intérieur qu’il n’avait pas connu depuis bien des années. La FAL semble vraiment lui offrir la structure et le soutien dont il avait si urgemment besoin (…). Je lui ai laissé une photo de moi dans sa nouvelle chambre. Il était important pour moi qu’il sache que je reste toujours sa mère et que je l’aime par-dessus tout.»
Guillaume Chassaing