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Au cœur de l’écluse à Grevenmacher


Treize personnes ont pu visiter, hier, le barrage-écluse de Grevenmacher en écoutant les explications des responsables des lieux. (Photo : Tania Feller)

Le barrage-écluse de Grevenmacher s’est ouvert, dimanche, aux visiteurs. Instructif.

Pendant deux heures, dimanche, treize visiteurs ont eu l’occasion de découvrir tous les rouages et le fonctionnement du barrage-écluse de Grevenmacher. Visite guidée.

J’ai déjà passé deux ou trois fois le barrage-écluse de Grevenmacher à bord du Marie-Astrid. On était à l’extérieur et on regardait le processus. Mais je ne sais pas vraiment comment cela marche et cela m’intéresse, c’est pour cette raison que je suis venu.» C’est la motivation de Roland (72 ans) et des douze autres personnes, venues, hier matin, sur les bords de la Moselle pour visiter le barrage-écluse de Grevenmacher.

La visite a duré deux heures.

La visite a duré deux heures.

Un peu d’histoire d’abord. Le 27 octobre 1956, le Luxembourg, l’Allemagne et la France paraphent un accord de canalisation de la Moselle. Construite comme un escalier à Coblence (Allemagne) et Koenigsmacker (France), la Moselle est jalonnée de 14 écluses sur ce tronçon de 258 kilomètres, géré par la Société internationale de la Moselle (le tronçon sera rallongé jusqu’à Neuves-Maisons quelques années plus tard). Le 26 mai 1964, la Grande-Duchesse Charlotte, le général De Gaulle et le président allemand Heinrich Lübke ont inauguré le canal : c’est le coup d’envoi du fonctionnement de l’écluse de Grevenmacher ainsi que celles de Stadtbredimus et d’Apach-Schengen.

«C’est vraiment impressionnant»

Fonctionnant 24 h/24 avec six personnes qui se relaient, le barrage-écluse de Grevenmacher est un passage obligé pour tous les bateaux naviguant sur la Moselle. L’an passé, quelque 6,14 millions de tonnes de marchandises (blé, maïs, colza, minerai de fer, engrais, essence…) ont franchi la porte amont (qui se soulève) et la porte aval (qui s’ouvre) du barrage-écluse de Grevenmacher moyennant un droit de péage, calculé en fonction du genre de la marchandise, du tonnage et des kilomètres parcourus. Pour passer d’un niveau à l’autre (environ 6,25 m), il faut au maximum une demi-heure.

Dans les entrailles du barrage-écluse.

Dans les entrailles du barrage-écluse.

Le décor est planté. Norbert Schilling, le responsable de la cogestion du barrage-écluse de Grevenmacher, et Christian Hemmen, l’opérateur éclusier dirigeant, entrent ensuite dans les détails du fonctionnement de l’écluse. Les visiteurs pénètrent tout d’abord dans les entrailles de l’écluse, situées sous le fond de la Moselle. Ils y découvrent plusieurs mètres de tuyauterie, d’innombrables câbles, le programme de régulation… Et à côté du tuyau principal de commande, un autre tuyau, moins large celui-ci, interpelle les visiteurs. «C’est « l’écluse » pour les anguilles, indique Norbert Schilling. Il y a un passage à poissons près de la centrale de l’autre côté, mais les anguilles passent au milieu de la Moselle, elles ont donc besoin d’un tuyau de passage spécifique.»

Les visiteurs retrouvent la terre ferme et prennent un peu de hauteur en rejoignant le poste de commande. L’opérateur, seul aux commandes, se trouve derrière quatre écrans d’ordinateur et quatre écrans de vidéosurveillance. La visite se termine sous les applaudissements des participants. «C’est vraiment impressionnant, estime Claude (48 ans). Chaque détail est important, chaque élément doit s’enchaîner parfaitement et de nombreux facteurs doivent être pris en compte pour que cela fonctionne parfaitement. Vraiment très intéressant d’un point de vue technique.»

Guillaume Chassaing