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Aquasud : la piscine de la discorde


La hausse des tarifs et l'exploitation privée du complexe Aquasud sont loin de faire l'unanimité au sein du conseil communal de Differdange. (Photo : Archives LQ/Marc Gatti)

Aucun consensus n’a pu être trouvé au sujet de l’adaptation de la grille tarifaire du complexe aquatique Aquasud de Differdange, présentée comme nécessaire face à «la hausse des coûts d’exploitation».

La question de la hausse des tarifs pratiqués par le complexe aquatique Aquasud n’a pas pu aboutir à une unanimité la semaine dernière lors de la dernière réunion du conseil communal de Differdange.

Présentée par le collège échevinal comme étant nécessaire face à «la hausse des coûts d’exploitation», l’augmentation des tarifs à hauteur de 10 %, plus diplomatiquement annoncée comme étant une «adaptation de la grille tarifaire», n’a pas été bien perçue par les membres de l’opposition qui se sont exprimés.
Ces derniers auraient en effet certainement souhaité que la coalition au pouvoir mette de l’eau dans son vin… et pas uniquement concernant cette hausse des tarifs, mais également au sujet de l’exploitation du complexe.

Le partenariat public-privé irrite l’opposition

Guy Altmeisch a été le premier à passer à l’offensive : «Notre parti est d’avis qu’Aquasud devrait être géré par la commune et non pas par un exploitant privé : une piscine doit être considérée comme un service public et doit donc être gérée par la commune.» Le conseiller communal socialiste regrette que «le personnel qui y est employé ne bénéficie pas d’une convention collective de travail adéquate. Les jours où le personnel n’est pas suffisamment nombreux (pour des causes de maladie ou autres), la piscine reste fermée, situation qui n’arrivait pas à l’époque» de l’ancienne piscine située au même endroit à Oberkorn.

De son côté, le conseiller communal déi Lénk, Gary Diderich, a expliqué rejoindre «en grande partie les réflexions de Guy Altmeisch, à savoir que nous étions, depuis le début, contre une exploitation de type privatisée du complexe» sous la forme d’un partenariat public-privé. En effet, les infrastructures ont été construites par la commune, mais la gestion du complexe est confiée à une société privée française. Ce n’est donc pas la commune qui engage les employés du complexe, ce contre quoi s’insurge Gary Diderich.

«Il est compréhensible que, selon une approche commerciale, une entreprise privée décide d’adapter ses tarifs. Les dépenses augmentent et les gens doivent payer plus», concède Gary Diderich. Mais, selon lui, «il s’agit d’une logique qui ne doit pas interférer avec le service public. Je rappelle que la piscine est aussi utilisée par des classes scolaires notamment. Or, selon moi, l’éducation et la piscine sont des services publics.» Le conseiller communal déi Lénk ajoute un dernier argument : «Un problème se pose par rapport au fait que la hausse des tarifs n’a pas été discutée au préalable.»

«Aquasud reste l’une des piscines les moins chères»

Puis Gary Diderich prend acte de l’absence de hausse du prix des abonnements déjà souscrits, ainsi que le fait savoir le futur échevin Paulo Aguiar (déi gréng). Ce dernier a d’ailleurs également tenu à assurer que les abonnés seraient tenus informés par voie postale et il insiste sur le fait qu’«Aquasud est l’une des piscines aux tarifs les plus bas du pays».

Les conseillers de la majorité Jerry Hartung (CSV) et Frenz Schwachtgen (déi gréng) ont, pour leur part, évoqué «une évolution normale (des tarifs)», pour le premier nommé, et un débat qui n’a pas lieu d’être, pour le second cité : «Le point à l’ordre du jour concerne l’adaptation de la grille tarifaire du complexe aquatique Aquasud et non le partenariat public-privé.»

Claude Damiani

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