L’an passé, l’ACL a lancé son comité Véhicules historiques. Lors du jeudi de l’Ascension, le 5 mai, il sera sur son trente et un : des dizaines d’oldtimers parcourront les 260 km de son Classic Tour.
La 16e édition de l’ACL Classic Tour partira le matin de Mondorf-les-Bains pour arriver à Echternach en fin d’après-midi. L’an dernier, la randonnée avait rassemblé 65 vieilles autos.
Au Grand-Duché, on compte environ 5 800 oldtimers (immatriculés avant le 31 décembre 1991) en circulation « et sûrement autant qui ne sont pas immatriculées », avance Lucien Franck, qui pilote le comité Véhicules historiques de l’ACL. « Et il y en a chaque année davantage! », se réjouit le Reckangeois.
C’est pour ce noyau de passionnés qui ne cesse de croître que l’Automobile Club a lancé il y a 16 ans son Classic Tour, « une randonnée touristique sur la voie publique, où l’on respecte le code de la route et où l’on suit un roadbook qui a été distribué juste avant le départ », explique Jean-Claude Juchem, le directeur de l’ACL.
Ici, pas question de pointes de vitesse excessives : ce ne sont pas les critères sportifs qui permettront de glaner les récompenses. Elles seront plutôt attribuées au véhicule le plus ancien (aujourd’hui, ce serait une Bugatti de 1924), au conducteur le plus jeune ou à l’auto la plus élégante. Un trophée de régularité sera également en jeu sur le circuit Goodyear de Colmar-Berg.
Des quiz tout au long du parcours
S’il a diffusé les grandes lignes du parcours – départ du domaine thermal de Mondorf, visite au musée du constructeur agricole Lanz Bulldog à Kreuzweiler (Allemagne), déjeuner sur le circuit Goodyear, passage à travers le domaine de l’armée au Herrenberg (Diekirch) et arrivée à Echternach – il n’a pas voulu tout dévoiler. « Tout au long du parcours, et notamment aux huit points de passage, il y aura des quiz et des surprises : je ne veux pas trop en dire! », a-t-il déclaré.
Pour participer à la journée, il suffit d’être membre de l’ACL ou d’un club étranger reconnu et posséder un oldtimer. Les youngtimers immatriculés entre 1992 et 1996 sont également les bienvenus. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 25 avril, « mais nous serons flexibles », promet le directeur.
Pour la première fois cette année, le Classic Tour sera associé au Télévie.
Erwan Nonet
À bas les clichés !
Lorsque l’on parle de vieilles voitures, il y a toujours des vieilles rengaines qui ressortent. Le président du comité Véhicules historiques de l’ACL, Lucien Franck, démine le terrain.
C’est un hobby pour les hommes
Lucien Franck : «Il y a 20 ou 30 ans, oui, c’était plutôt vrai. Mais il y a de plus en plus de femmes qui s’y intéressent. Nous organisons pour la septième fois le Vespa on Tour et je peux vous dire que les dames sont présentes dans le cortège. C’est logique, à l’époque, les publicités étaient orientées vers la clientèle féminine : elles disaient que l’on pouvait monter dessus en jupe! Après leur première Vespa, certaines tombent sous le charme de petites voitures anciennes comme les Fiat 500 ou les 850 cabrio. Elles sont mignonnes, pratiques et pas très chères.»
C’est un hobby pour les riches
«Pas forcément, mais il y en a, c’est évident. Je dirais qu’il y a deux types d’amateurs de vieilles autos. Il y a les investisseurs qui voient cela comme un placement financier et il y a les mordus qui vont retaper leur oldtimer après le travail et passer des heures dessus. Et ceux-là ne sont pas forcément riches. Vous pouvez acheter une petite anglaise, une Triumph Spitfire par exemple pour 8 000 ou 10 000 euros. D’accord, c’est déjà une petite somme, mais ces autos ne décotent pas. Le prix n’augmentera pas forcément, mais il ne baissera pas non plus. Vous ne ferez pas une mauvaise affaire.»
C’est un hobby de mécano.
«Je dirais : pas forcément… mais ça aide tout de même beaucoup de connaître un peu la mécanique et le marché. Ceci dit, beaucoup de propriétaires ne sont pas du métier. Dans ce cas, c’est mieux d’avoir un copain pour aider! À l’ACL, nous proposons à nos membres des formations pour que les propriétaires de véhicules anciens puissent apprendre les bases pour bien entretenir leur auto. Nous pouvons également donner un conseil lors de l’achat. Mais dans ce cas-là, le meilleur conseil que je puisse donner est de se faire accompagner par quelqu’un qui connaît bien la marque. Parce qu’il est facile de se faire avoir quand on n’est pas averti…»
C’est un hobby pour les vieux
«Au contraire, je suis très heureux de voir que de plus en plus de jeunes viennent vers les voitures anciennes! Ce sont souvent des passionnés qui travaillent beaucoup eux-mêmes sur leur auto.»
Recueilli par E. N.