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A13 : bye-bye le by-pass de Hellange !


La section de l'A13, actuellement en travaux, sera ouverte à la circulation en bidirectionnel pour le 5 septembre. (Photo Editpress/Didier Sylvestre)

Le dernier grand chantier autoroutier du pays est en phase de finalisation. Le calvaire quotidien des automobilistes, qui ont dû durant des années se coltiner le by-pass de Hellange, appartiendra bientôt au passé.

De vocation provisoire, le by-pass a été conçu en prévision ultérieure de son démantèlement dès la mise en service de l’échangeur de Hellange. De par son gabarit réduit et son tracé sinueux, le by-pass de Hellange a été perçu, dès son origine, par le législateur, comme «un point noir» sur le tracé de l’autoroute A13, aussi bien au niveau de la capacité que de la sécurité des usagers. Cet entonnoir a, en effet, systématiquement généré des bouchons aux heures de forte affluence.

Section rouverte le 5 septembre

Mais cette situation appartiendra bientôt au passé. Le chantier de l’échangeur de Hellange, démarré en octobre 2014, est dans les délais et la section de l’A13, actuellement en travaux, sera ouverte à la circulation en bidirectionnel (NDLR : dans les deux sens, sur la voie sud) pour le 5 septembre.

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Au four et au moulin, le ministère du Développement durable, son administration des Ponts et chaussées, ainsi que les ouvriers de la société Tralux, se démènent pour que les dernières finitions soient une réalité, à la date avancée. Au niveau du revêtement de l’autoroute, il reste une couche de 4 cm d’asphalte à poser, la semaine prochaine, sur la chaussée. Car, actuellement, les ouvriers s’affairent à terminer les glissières de sécurité. Mais il reste également des fondations à faire pour accueillir les portiques de signalisation, avant que la bétonneuse ne passe par là. Puis il s’agira encore d’y boulonner les glissières.

Par ailleurs, il reste à finaliser les enrobés (NDLR : mélange de graviers, sable et de bitume) et à procéder au marquage de la voie sud, à savoir le tracé des lignes blanches propres à toute autoroute digne de ce nom. Par contre, tout ce qui concerne les bas-côtés de l’autoroute, sera pris en charge ultérieurement au 5 septembre. À noter, également, qu’un mur anti-bruit devra permettre aux riverains de la localité de Hellange de dormir sans difficulté.

D’autre part, si la centaine de luminaires sont déjà bien installés tout le long de la section courante, seuls les échangeurs seront éclairés dans un premier temps.

Bref, du côté de l’administration des Ponts et Chaussées, on ne veut surtout pas mettre la charrue avant les bœufs en évoquant «l’avant-avant-dernière étape». Soit, Rome ne s’est pas faite en un jour et la future nouvelle voie romaine («Réimerwee») Luxembourg-Sarrebruck n’échappe pas à la règle.

Claude Damiani

« Le calendrier prévu est respecté »

Marco Zacharias, chef de projet de la construction de l’échangeur de Hellange à l’administration des Ponts et Chaussées, fait le point sur le chantier. À la tête du chantier depuis le 1er janvier, l’ingénieur compte bien le terminer avant les congés estivaux de 2017.

Pouvez-vous dresser un état des lieux actuel du chantier?

Marco Zacharias  : Le chantier suit son cours et la prochaine étape sera l’ouverture au trafic, si tout se déroule comme prévu, de la section courante en travaux de l’A13 (NDLR  : longue de deux kilomètres environ), tout d’abord sur la partie sud de l’autoroute, en bidirectionnel et ce, dès lundi 5  septembre, au matin. Mais il y a encore du boulot!

Le calendrier a donc été respecté jusqu’ici?

Tout à fait. Il était prévu que cette transition partielle soit achevée pour le week-end des 3 et 4  septembre. Cette étape nous permettra de mettre le by-pass hors service, notamment le rond-point provisoire. Nous pourrons dès lors également libérer la zone d’autoroute en direction de Bettembourg, afin de pouvoir faire les connexions sur cette partie-là.

Combien de temps durera cette phase de transition partielle?

Il est prévu d’ouvrir les deux sens à la circulation, avant les congés d’hiver. Si des finitions sont encore nécessaires, seule une seule voie sera, dès lors, ouverte. En principe, il est programmé d’ouvrir l’autoroute sur deux voies et dans les deux sens, mais l’échangeur sera, lui, barré à partir du week-end des 3 et 4  septembre, afin de pouvoir le construire dans sa géométrie définitive. Il s’agira également de faire la connexion avec la N13 sur le rond-point, lequel sera définitivement aménagé.

Quand est-ce que sera démoli le by-pass?

Cela va se faire tout doucement. Il faudra retirer toutes les structures, à savoir glissières et luminaires. Mais la route du by-pass, en tant que telle, continuera à servir aux ouvriers et autres acteurs du chantier, comme voie d’accès aux différents lieux de travaux. Il s’agira également d’aménager un bassin de rétention au niveau de la fin du by-pass, afin que s’y reverse une partie des eaux superficielles générée par les talus se trouvant le long de la surface roulable.

Quelle est la fonction du bassin de rétention déjà aménagé près de l’échangeur?

Il a deux fonctions  : retenir les eaux en cas de pluie et retenir les hydrocarbures en cas d’accident, à l’exemple d’un camion-citerne qui déverserait son chargement ou en cas de fuite d’huile, etc. La bentonite permet de le rendre étanche. Les cloisons siphoïdes permettent, par exemple, de « jouer » sur la densité et donc de retenir l’huile à la surface, avant de pouvoir la pomper.

Et qu’en est-il du calendrier global des travaux?

La fin définitive des travaux, échangeur et rond-point sur l’A13 compris, est prévue avant le début des congés estivaux de 2017. En sachant que les délais peuvent se rallonger en fonction des jours d’intempéries.

Selon quelle cadence le ministère du Développement durable et des Infrastructures supervise-t-il l’avancée des travaux?

Nous faisons des « réunions de chantier » hebdomadaires, mais sommes à chaque instant sur le terrain pour parer à tout problème technique, ou autre, qui se pose. Il y a également une direction des travaux qui est sur place et qui fait un suivi et un contrôle technique journaliers des travaux  : ce sont des gens qui sont sous contrat et qui travaillent pour nous.

Y a-t-il tout de même eu des imprévus sur le chantier?

Non, mais il fallait maîtriser le remblai d’environ six mètres qui a été réalisé et a un poids certain. L’eau se trouvant en sous-sol, doit, en effet, pouvoir être évacuée. Dans un souci de vouloir respecter les délais, on a dû trouver une solution pour préparer le sous-sol. Il a donc fallu utiliser des drains verticaux, qui ont été enfoncés à une profondeur de trois à quatre mètres dans le sol, afin de tasser le terrain plus rapidement. Nous y sommes parvenus et le terrain est à présent parfaitement stable.

Ces derniers mois, les pluies diluviennes vous ont-elles compliqué la tâche?

Effectivement. Les fortes chutes de pluie ont relativement empiété sur le chantier, notamment au niveau du compactage de la couche finale du revêtement de l’autoroute. Mais nous sommes dans les temps, je le répète.

Un soulagement que cette prochaine étape soit bientôt franchie?

Je pense surtout qu’il s’agit d’un soulagement pour les usagers, car bien que cette phase de transition ne prévoie que l’ouverture d’une voie en bidirectionnel, la disparition du rond-point fera gagner en fluidité de circulation pour les 14  000  automobilistes quotidiens qui passent par ici.

Un long chemin vers la Sarre…

1995

Par une loi, la liaison avec la Sarre est réintégrée au programme de la loi modifiée de 1967 ayant pour objet la création d’une grande voirie de communication et d’un fonds des routes.

2001

Loi du 16 novembre relative à la construction d’une liaison routière avec la Sarre. Elle a été votée en vue de régulariser la situation par un acte législatif national spécifique, en réponse aux reproches de la Commission européenne vis-à-vis d’un article de la loi modifiée de 1967.

2002

Décision de la construction du by-pass de Hellange, car, à l’approche de la date de la fin des travaux de la liaison routière avec la Sarre A13, il s’est avéré qu’à défaut d’un accord avec les propriétaires (famille Aloyse Linster), l’acquisition des parcelles privées nécessaires à la construction d’une bretelle de l’échangeur et de la section courante de l’autoroute au niveau de la localité de Hellange était devenue impossible.

2004

Loi du 12 juin relative à l’adaptation budgétaire du projet de construction d’une liaison routière avec la Sarre. Elle était nécessaire pour adapter l’enveloppe financière initiale de 49 millions d’euros.

2007

Révision de la Constitution ouvrant la voie à l’expropriation par l’État des terrains des Linster.

2013

Après une longue bataille juridique, le tribunal d’arrondissement de Luxembourg ordonne, le 2 mai, l’envoi en possession de l’État des terrains à Hellange nécessaires à la finalisation de la liaison avec la Sarre.

Expropriation : «Une révision de la Constitution a été nécessaire»

L’expropriation du terrain appartenant à la famille Linster, dont l’inflexibilité est à l’origine de la construction du by-pass, a nécessité une révision de l’article 16 de la Constitution, en 2007, et un arrêt de la Cour constitutionnelle. « Cet article stipulait, jusqu’en 2007, que l’expropriation pour cause d’utilité publique ne pouvait se faire que si le propriétaire en question percevait au préalable une juste indemnité », indique le député CSV Paul Henri-Meyers, qui a déposé le projet de révision de l’article 16 de la Constitution au Parlement, le 12 juillet 2006.

Un seul terme bloquait, en effet, la procédure d’expropriation du terrain par l’État, celui de «préalable», en cela qu’il fallait que l’indemnisation soit liquidée avant son déclenchement. « Ce terme a été supprimé de l’article qui dit à l’heure actuelle que « Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et moyennant juste indemnité, dans les cas et de la manière établis par la loi » », souligne le député CSV. Cela étant, il aura fallu attendre 2013 pour que cette affaire soit enfin classée au niveau de la justice.

Un budget adapté à deux reprises

À l’origine, les travaux de construction projetés avaient été évalués à 243 millions d’euros. Pour mémoire, ce montant a été augmenté une première fois de 49 millions d’euros par le biais d’une loi de 2004.

La seconde adaptation budgétaire est inscrite, elle, dans la loi de 2014 relative à l’adaptation budgétaire du projet de construction d’une liaison routière avec la Sarre et autorisant la construction de l’échangeur de Hellange avec raccordement à l’autoroute A13 et à la route nationale N13. Elle prévoit d’augmenter, pour un montant maximal de 34,2 millions d’euros, le budget arrêté par la loi de 2001 relative à la construction d’une liaison routière avec la Sarre.