La Journée de commémoration nationale s’est déroulée dimanche. Elle a été l’occasion de rendre hommage au sort des femmes durant la Seconde Guerre mondiale.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, 3 614 jeunes femmes luxembourgeoises furent forcées par les nazis au service du travail obligatoire. Elles sont pour la plupart parties de cette gare vers l’Allemagne. Cinquante-huit d’entre elles sont décédées en terre étrangère.» Il est 10 h 27 en ce dimanche quand, sous la verrière de la gare de Luxembourg, le Grand-Duc Henri et Maisy Ginter-Bonichaux (96 ans), enrôlée de force en 1942, dévoilent cette plaque commémorative en hommage à ces femmes enrôlées de force pendant l’Occupation. Dans son discours, le Premier ministre, Xavier Bettel, salue «le courage de ces femmes» et affirme que «nous ne devons jamais oublier ce qu’il s’est passé. Nous avons un devoir de mémoire.»
Dimanche, la Journée de commémoration nationale a été l’occasion de rendre hommage au sort des femmes durant la Seconde Guerre mondiale et à leur lutte menée durant l’occupation allemande de 1940 à 1945 (Vianden a été la dernière ville libérée le 12 février 1945). En particulier, à ons Meedercher, ces jeunes femmes qui ont été enrôlées de force par les nazis dans le Reichsarbeitsdienst (RAD), le service du travail obligatoire.
«Faire preuve d’une grande force morale»
Dans sa proclamation, le gouvernement souligne que «nous voudrions nous souvenir en ce jour tout particulièrement des femmes qui, en ces années terribles de la guerre, ont tenu ensemble les familles et ont garanti la cohésion de toute la société». «La résistance n’aurait jamais pu atteindre ce degré d’efficacité s’il n’y avait pas eu cette aide à tout instant de leurs femmes; les familles des enrôlé-e-s de force seraient mortes de chagrin sans elles; les femmes juives déportées ont réussi à apporter réconfort à leurs êtres chéris, estime le gouvernement. Le courage de ces femmes doit nous inspirer aujourd’hui, alors même que les temps sont devenus plus difficiles. Oui : nous devons faire preuve d’une grande force morale et nous engager sur nos valeurs communes. Les générations futures nous jugeront selon les efforts que nous aurons entrepris pour ce faire.»
Après l’inauguration de cette plaque commémorative sous la verrière de la gare, le Grand-Duc Henri, le président de la Chambre des députés, Fernand Etgen, le Premier ministre, Xavier Bettel, le ministre de la Défense, François Bausch, la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, le chef d’état-major de l’armée, le général Steve Thull, et le directeur général de la police grand-ducale, Philippe Schrantz, se sont rendus au «Kanounenhiwwel». Le Grand-Duc Henri a déposé une couronne de fleurs devant le monument national de la Solidarité et a ranimé la flamme du souvenir. Ensuite, le souverain a salué le drapeau de l’armée ainsi que la présidente du Comité pour la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale, Claude Wolf, et ses deux vice-présidents, Joseph Lorent et Guy Dockendorf.
Le président de la Chambre des députés, Fernand Etgen, le Premier ministre, Xavier Bettel, le premier échevin de la Ville de Luxembourg, Serge Wilmes, et le président du Consistoire israélite, Albert Aflalo, ont ensuite déposé des gerbes de fleurs au monument à la mémoire des victimes de la Shoah. Des fleurs ont également été déposées au monument du Souvenir, la Gëlle Fra. Enfin, pour clore cette Journée de commémoration nationale, une dernière cérémonie s’est déroulée au monument national de la Résistance et de la Déportation.
Guillaume Chassaing