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352 Football Festival : «C’est un test réussi»


Malgré des débuts pluvieux, samedi, les douze équipes du tournoi et le public ont répondu présent pour la première édition du festival. (Photo : André Feller)

Avec un cadre inédit, un tournoi compétitif et des ateliers variés, la première édition du 352 Football Festival a conquis le public et ses organisateurs, qui pensent déjà à la prochaine.

Allez Mondercange, Allez Mondercange», crient en chœur deux enfants accoudés à l’une des palettes en bois qui entourent le terrain de basket du site Neischmelz à Dudelange. Mais pas de ballon en cuir orange en vue. Le temps d’un week-end, ces samedi 1er et dimanche 2 juillet, les dunks ont laissé la place aux roulettes des joueurs du tournoi 352 Football Festival. À cinq contre cinq, sur le bitume et avec comme toile de fond les hangars en friche d’ArcelorMittal, on joue au football simple et populaire. Pour le plus grand bonheur de Lucas De Iuliis, l’un des deux fondateurs du festival. «Samedi, on a commencé le tournoi avec la pluie et ça a été une surprise de quand même voir tous les joueurs être à fond. C’était comme dans les films, des passionnés qui jouaient sous la pluie, entourés de voitures qui regardaient», raconte-t-il.

Malgré ce coup d’envoi humide, la première édition du 352 Football Festival démarre. Peu à peu, le public vient assister aux matchs «techniques et compétitifs», ainsi que participer aux autres activités du festival. À deux pas du terrain, le hangar Vewa abrite des ateliers de collage, de confection de maillots et de tifo, ainsi qu’un espace dédié à des tables rondes. La cour aussi est occupée par un stand de vente de maillots vintage, une buvette, trois foodtrucks et une scène. Sur le chemin du terrain, les spectateurs peuvent également peindre avec un ballon de foot ou passer à la buvette du club de Dudelange.

«C’est le traquenard culturel parfait», résume Léo, membre du collectif Analog Football qui anime aussi un atelier de photographie à l’argentique. Venu de Paris, ce dernier est impressionné par le cadre : «C’est un super endroit, avec une belle organisation. Vraiment, un grand respect aux organisateurs». Même son de cloche pour Jérémy, vendeur de boîtes à maillots mystères. «C’est fort d’avoir réussi à allier le foot à la création et la discussion. Surtout qu’au Luxembourg, ça ne s’est jamais fait ce genre d’événement.»

Un état d’esprit

Pour Bryan et Lucas, les organisateurs, l’objectif était de faire plus qu’un tournoi, «une fête tous ensemble autour du sport et de sa culture». Après une deuxième journée, ensoleillée cette fois, le duo tire déjà un bon bilan du premier projet de sa jeune ASBL 352, créée en novembre 2022. «C’est un test réussi, les retours ont surpassé nos attentes et les gens qui étaient là ont profité à fond», livre Bryan. Très satisfait des 800 personnes venues en deux jours, ce dernier se projette déjà. «La prochaine fois, j’aimerais plus de public et qu’on s’organise mieux, avec plus de bénévoles.» Avec Lucas, ils s’occupent aussi bien de la régie, des tables rondes ou de la buvette. Afin d’être épaulés, ils ont mis leurs proches à contribution. «Mes parents tiennent un des bars et ceux de Lucas sont les arbitres», rigole Bryan.

L’un des axes d’amélioration concerne le tournoi afin de «le rendre plus professionnel, mais dans la même veine». Sans perdre donc la dimension populaire qui a conquis Léo d’Analog Football. «On est beaucoup à être de plus en plus dégoûtés par le foot récemment et, ici, c’est vraiment une safe place, ça joue pour le plaisir, on peut fabriquer des maillots, faire des collages et discuter entre passionnés.» D’autant plus qu’il y en a pour tous les goûts. Tandis que parents et enfants s’appliquent à l’atelier collage de l’artiste luxembourgeois Lascar, d’autres écoutent attentivement les discussions autour de l’immigration, du racisme, du sexisme ou des phénomènes de mode dans le foot.

«On peut très bien y venir pour se balader sans regarder de matchs», constate Jérémy. Aux yeux de Bryan, le festival est pour l’instant «une kermesse», dont les seuls revenus proviennent des buvettes, puisque l’entrée et l’inscription au tournoi sont gratuites. «Peut-être qu’on nous prend pour des rigolos pour l’instant mais, nous, on est contents. Peut-être que plus tard, les gens diront que c’est pas mal ce qu’on fait.» En attendant la reconnaissance des instances du football luxembourgeois, les joueurs de Mondercange ont remporté le tournoi face à la Juve Team. Après le coup de sifflet final et la dernière table ronde, Bryan et Lucas ont enfin pu «boire un verre tranquillement», avant de devoir jouer les prolongations pour démonter le site. «On prendra conscience de ce qu’on a fait plus tard», lance Bryan.