Le conseil communal a annoncé, vendredi, l’accueil de 300 réfugiés d’ici 2017. Un bâtiment sera construit dans le quartier de Neudorf.
Le message lancé vendredi par le conseil eschois est clair : la Métropole du fer prendra sa part de la misère du monde incarnée par ces gens jetés sur les routes pour fuir les guerres en Syrie, Irak ou dans la corne de l’Afrique.
« Nous parlons de migrants qui auront franchi l’étape des primo-arrivants à Luxexpo (Ville), insiste un proche du dossier. Ils n’auront pas forcément acquis le statut politique de réfugié. Mais le dossier sera en cours, au moment de leur arrivée dans la commune. »
D’ici 2017, il s’agit d’accueillir 300 réfugiés à Esch-sur-Alzette.
Construction d’un centre
Pour le moment, plusieurs dizaines vivent dans des conditions «peu adaptées», dixit la bourgmestre Vera Spautz, dans un immeuble du centre qui jouxte le bar du Pitcher. Problème, où accueillir les 300 réfugiés que le gouvernement veut recaser à Esch-sur-Alzette ? Vendredi, les élus ont fait le choix de la construction d’un centre d’accueil, plutôt que de la rénovation d’appartements.
Ce centre émergera dans le quartier de Neudorf, vers Rumelange. Un terrain en friche, situé non loin d’un parking, semble adapté à une telle infrastructure. Aucun chiffre n’a été avancé quant au montant des travaux. Mais le gouvernement devrait prendre au moins 70% de la facture en charge, comme il le fait pour ce genre de projets pilotés depuis la capitale.
En effet, Esch-sur-Alzette n’est pas la seule commune à accueillir des réfugiés, loin de la ! Selon la répartition des quotas européens, 30 000 sont attendus au Grand-Duché. Differdange, Rodange, Diekirch, Steinfort… Autant de villes qui participeront à l’opération.
L’accueil des réfugiés n’a pas fait débat à Esch-sur-Alzette. Toutes les tendances politiques qui siègent se sont montrées unies. Le LSAP, forcément, car il domine l’assemblée. Mais le CSV et le DP aussi. «La mesure est raisonnable, analyse Pim Knaff pour le DP. 300 réfugiés, ça correspond à 1% de la population eschoise, je ne vois pas en quoi cela prêterait à débat.»
Il faut repenser l’école de Neudorf
En revanche, l’intégration scolaire des enfants a posé question. Dans le projet initial, il s’agit de donner des cours aux enfants dans le futur centre pour réfugiés. «Ça ne doit pas se passer comme ça, insiste Laurent Biltgen, pour déi Lénk. Il faut que les enfants travaillent en classe avec les autres. Il faudra donc penser à créer une véritable école dans le quartier de Neudorf. Pour le moment, toutes les sections ne sont pas représentées.»
Surtout, on parle d’intégrer au moins cinquante enfants (il y aura cent mineurs en tout dans le futur centre). Il faudra donc agrandir l’école. Du côté de déi Gréng, Luc Majerus s’est dit confiant dans la « tradition de mixité d’Esch-sur-Alzette » pour que toutes les bonnes volontés poussent dans le même sens de réussite du projet.
Hubert Gamelon