Décidément, ces pots virtuels sont l’occasion de se rendre compte que l’année 2021 a été bien surprenante. Antoine Clasen, le directeur général de Bernard-Massard, ne s’en plaint pas : chez lui, tous les records ont été battus!
Le bilan de 2021
Antoine Clasen, directeur général de Bernard Massard : «Nous fêtions notre centenaire l’année dernière, nous avons donc été frustré de ne pas pouvoir le fêter comme nous l’aurions voulu. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, nous avons réalisé la meilleure année de l’histoire de Bernard-Massard! Les ventes ont augmenté de 30 % par rapport à 2020 et de près de 10 % par rapport à 2019, bien que nous n’ayons pu lancer notre programme de communication autour du centenaire qu’à partir du mois de mars.
Le marché national a très bien fonctionné. Nous avons vendu, par exemple, environ 100 000 bouteilles de notre cuvée anniversaire « 1921 ». C’est au-delà de nos prévisions et cela confirme ce que je pensais : il y a une place pour nous dans le segment des crémants entre 12 et 15 euros. En fait, nous avons réalisé de belles ventes partout : dans les grandes surfaces, aux particuliers… Pour la restauration, ce n’était évidemment pas génial de commencer l’année au printemps, mais nous nous sommes bien rattrapés par la suite.
Mais c’est l’export qui, lui, a été carrément exceptionnel! Nous avons progressé de 30 % en Belgique où nous avons vendu près d’un million de bouteilles. Il est toujours difficile d’expliquer les raisons du succès, mais il semble que les Belges, en réaction à la crise, ont acheté des vins un peu plus chers qu’auparavant et ils se sont retrouvés dans notre gamme de prix. En somme, ils ont préféré boire meilleur que moins cher.
En Finlande (NDLR : destination d’export historique pour Bernard-Massard), notre cuvée Organic Bio a été élue meilleur vin pétillant de l’année parmi 86 autres références présentes dans les magasins du monopole d’État! Nous ne produisons ce vin que depuis deux ans, donc c’est assez incroyable. Un coup de maître pour lancer le produit! Nous en avons vendu 150 000 bouteilles pour sa première année dans les rayons là-bas. C’est vraiment beaucoup et cela nous pose même un problème : il est victime de son succès et nous sommes en rupture en stock!
En fait, l’année dernière, tous nos marchés à l’export ont progressé. Même ceux où les volumes ne sont pas encore très importants comme les Pays-Bas, la Russie ou le Japon. Nous sommes en train de faire notre nid un peu partout où nous nous trouvons!
Une leçon à retirer de la crise
«En tirer une leçon, c’est sans doute encore un peu tôt, puisqu’elle n’est toujours pas terminée… Nos bons résultats de l’an dernier s’expliquent sans doute par une certaine euphorie, parce que 2020 avait été plus dure encore, mais il va falloir être attentif à un possible retour de manivelle. Sans oublier qu’un autre défi se dresse devant nous : l’inflation. On sait très bien qu’elle entraine une baisse de la consommation, donc il faut rester calme et vigilant. Nous sommes très heureux d’avoir réussi une aussi belle année en 2021, mais il ne sera pas évident de la confirmer. Nous y travaillons!»
Une opportunité à saisir en 2022
«Nous avons beaucoup exporté l’an dernier, mais il reste encore de la place pour faire plus. Nous avons profité du contexte pour développer notre réseau de distribution, mais, là aussi, il s’agit d’un vrai challenge. Malheureusement, les vins luxembourgeois ne sont pas vraiment connus en dehors de la Grande Région et il y a un gros travail à faire pour développer notre réputation à l’international. Nous avons chez nous une qualité de producteurs et de vin comme nous n’en avons probablement jamais eu. Il faut continuer à communiquer notre passion!
À ce titre, nous voyons qu’un vin comme notre cuvée de crémant anniversaire très haut de gamme « Prestige 100 ans » peut nous aider. On se trouve assez loin d’un crémant classique. Ses cinq années d’élevage sur lies et tout le soin qu’on y a apporté la rapprochent davantage d’un champagne. Dans le pays, les consommateurs rechignent sans doute un peu devant le prix (NDLR : 45 euros), mais à l’étranger, nous constatons qu’il ne pose pas de problème. Puisque la qualité du produit est en rapport avec son coût, les amateurs de grands vins n’ont aucun problème avec le prix. Nous en vendons au Japon, en Angleterre ou en Suisse et c’est une excellente carte de visite pour notre maison. À tel point que nous avons décidé de la produire à nouveau. Il faudra cependant être patient, puisque nous n’avions pas prévu cette pérennité et que les vins de base vont passer cinq années sur lies…
Les Belges ont acheté des vins un peu plus chers
Un autre défi se dresse devant nous : l’inflation
Les amateurs de grands vins n’ont aucun problème avec le prix