Retour sur l’année 2020 dans un Luxembourg sous Covid. Pour faire face à la crise sanitaire, communes et résidents ont fait montre de solidarité. Tour d’horizon non exhaustif des initiatives à travers le pays.
Le lundi 16 mars, le confinement du pays est décrété. Les écoles, les commerces non essentiels, l’Horeca et le secteur culturel sont fermés. D’Esch-sur-Alzette à Troisvierges en passant par la capitale, Grevenmacher ou encore Steinfort, les rues de toutes les communes sont vides. Tout le monde est cloîtré chez soi pour faire face au Covid-19. Enfin presque. Tout au long de cette crise sanitaire au printemps et encore aujourd’hui, les communes et bon nombre de résidents et de frontaliers se sont mobilisés pour faire face.
Bien sûr, il y a le personnel soignant des hôpitaux et des maisons de soins. « Chaque jour sans cas est une victoire », nous confie une aide-soignante d’une maison de soins du sud du pays, au cœur du confinement. Cette phrase est la preuve que cette crise sanitaire s’apparente à une véritable guerre. Beaucoup de médecins, d’infirmières et d’aides-soignants avouent « ne pas être préparés » à une telle crise. Mais ils répondent alors présent, et aujourd’hui encore. Comme Luxembourg Air Rescue, qui œuvre notamment pour prendre en charge les patients de la région Grand Est en France afin de les transférer dans d’autres hôpitaux français, allemands ou luxembourgeois. Son travail est d’ailleurs primé : LAR reçoit le prix de Gaulle-Adenauer.
Il faut également citer toutes les personnes qui se portent volontaires pour intégrer l’un des quatre centres de soins avancés mis en place à Luxexpo à Luxembourg, à la Rockhal à Esch-sur-Alzette, à Ettelbruck et à Grevenmacher. Et elles viennent de tous les horizons. Fred, pilote de ligne à Luxair, et volontaire au CSA de Luxexpo : « J’ai des amis qui travaillent dans le secteur médical et de la santé. J’ai vu qu’ils étaient en train de faire tout ce qu’ils pouvaient pour aider les patients. J’ai décidé de faire pareil. C’est mieux d’être là où je peux donner un coup de main que de rester à la maison. »
«Je ne peux pas ne rien faire»
Beaucoup d’autres personnes qui ne travaillent pas dans le domaine médical répondent aussi présent. Les caissières par exemple. Les supermarchés, définis comme «essentiels», restent ouverts pendant cette crise et les caissiers et caissières restent à leur poste. Non sans une angoisse certaine : « Je n’ai jamais vécu une période pareille. Il n’y a pas de mots. C’est parfois affolant » ou encore « les premiers jours, c’était la panique totale. Tous les rayons étaient vidés en moins de deux jours. Encore aujourd’hui, il y a une forte affluence presque tous les jours. Les clients s’engueulent, se ruent sur tout », nous racontent fin mars deux caissières avant d’avouer avoir « peur ».
On peut citer les scouts. Les membres de la Fédération nationale des éclaireurs et éclaireuses du Luxembourg (FNEL) se mobilisent très vite pour venir en aide aux plus vulnérables en leur livrant des courses par exemple. Certains particuliers se lancent également dans la livraison de courses aux plus vulnérables pendant le confinement. C’est le cas de Sébastien Cayotte, connu pour ses périples à vélo à travers l’Europe afin de récolter des dons en faveur de la Fondatioun Kriibskrank Kanner. L’Eschois de 25 ans accumule très vite les kilomètres à vélo dans le sud du pays pour livrer les courses aux personnes âgées et vulnérables : « Je ne peux pas ne rien faire. Je veux aider », confie-t-il.
Les courses pour les plus vulnérables sont l’un des services mis en place par la grande majorité des communes pendant le confinement – et encore aujourd’hui pendant le confinement partiel. Les bourgmestres, les échevins, les conseillers communaux et l’ensemble des personnels de toutes les communes du pays sont sur le pont pour aider leurs habitants et maintenir la plupart de leurs services. Certaines communes mettent aussi la main à la poche pour soutenir leurs commerçants et restaurateurs en supprimant leurs loyers, en lançant des opérations bons d’achat, en délivrant des aides directs… Et les communes sont aussi chargées de la distribution des masques à leurs résidents mais également aux frontaliers.
Les masques justement. Pendant le confinement, beaucoup se sont mis ou remis à la couture. Début avril, Élisabeth nous contacte pour mettre en avant des couturières de l’ombre : « J’en fais partie. Mais je ne suis pas la seule. Nous sommes très nombreux dans l’ombre et je voulais juste rappeler que nous étions là, solidaires. » De solidarité, Élisabeth et de nombreux autres en font preuve pendant toute cette crise, et encore aujourd’hui. Et souvent dans l’ombre. On pourrait encore citer les artistes qui viennent divertir depuis le trottoir les résidents confinés d’une maison de soins, les professeurs et instituteurs qui font cours en ligne à leurs élèves, des hôteliers qui acceptent d’héberger des sans-abri pendant le confinement… Et on en oublie. Alors à tous ceux qui se sont mobilisés et qui se mobilisent encore aujourd’hui dans la lutte contre le coronavirus : merci !
Guillaume Chassaing