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Longue vie à la bâche du pont Adolphe!


2Toutes les créations réalisées à partir de la bâche de 10 000 m2 sont signées par la designer Julie Conrad. (photo: le Quotidien)

L’énorme bâche qui recouvrait le pont Adolphe lors de sa rénovation n’est pas partie à la poubelle. La designer Julie Conrad et la société coopérative Coopérations lui donnent une seconde vie.

Dono – après ou plus tard en phonétique luxembourgeoise – est une toute jeune entreprise née sur la riche idée qu’il convient de profiter au maximum des ressources qui se trouvent sous nos yeux. Son premier projet, «E Stéck vun der Bréck» (un morceau du pont), vise à transformer la bâche géante qui habillait le pont Adolphe pendant les travaux en sacs et en lampes signés Julie Conrad et confectionnés par six personnes embauchées spécialement dans un atelier protégé de la coopérative Coopérations, à Wiltz.

Wiltz est la capitale de l’économie circulaire au Grand-Duché. Elle est la ville pilote où plusieurs projets menés sous le prisme de l’upcycling – dont une résidence! – sont en cours. C’est donc en toute logique que Dono vient de s’y installer.

La genèse du projet est venue d’une remarque d’Erich François (l’homme qui a lancé le marathon de Luxembourg, notamment) faite à Marc Scheer, coordinateur de l’entreprise socioculturelle Coopérations : «Il m’a dit qu’il serait dommage de ne pas trouver une nouvelle utilité à la bâche du pont Adolphe et m’a demandé si on ne pouvait pas trouver une idée.»

Marc Scheer est enthousiaste et il contacte le ministère du Développement durable et des Infrastructures. La requête vient rapidement sur le bureau de François Bausch, qui est emballé à son tour : «J’ai trouvé que c’était une super idée! a avancé le ministre jeudi.
En plus, ce n’est pas une simple bâche sur un pont : c’était celle du pont Adolphe qui a une valeur historique pour la Ville. Vraiment, je ne pouvais que me féliciter d’une telle initiative.»

Un projet social et créatif

Dès lors que les officiels étaient dans la poche, il fallait trouver une destination à ce fameux matériau. La designer Julie Conrad est chargée de l’aspect créatif du projet. Elle imagine des sacs à main, des sacs de vélo et des lampes équipées de branches aimantées qui permettent d’en modifier la forme et la luminosité.

Et pour les confectionner? Pour Marc Scheer, c’est l’évidence même : il faut créer un nouvel atelier au sein de la coopérative Coopérations. Avec le soutien du ministère du Travail, six emplois sont créés. Ces personnes sortent du chômage ou sont handicapées, mais Marc Scheer n’aime pas le terme d’atelier protégé.

«Nous ne sommes pas refermés sur nous-mêmes, au contraire, c’est l’ouverture qui prime, soutient Marc Scheer. Nous ne voulons pas produire pour produire ou occuper des personnes inutilement, il faut du sens, tant dans le volet économique que dans le volet créatif.»

Nicolas Schmit applaudit des deux mains : «Voilà l’exemple qui montre que l’économie sociale peut fonctionner de manière créative et innovatrice. Cette approche ouverte sur la société est excellente!» souligne le ministre du Travail.

Retrouvez l’intégralité du reportage dans votre Quotidien du vendredi 24 novembre

Erwan Nonet