Le triathlon mixte prévu lundi aux JO de Paris est maintenu, ont annoncé dimanche les organisateurs peu après que le comité olympique belge avait relancé les interrogations sur la salubrité de la Seine en révélant qu’une de ses triathlètes était « malade ».
« Les derniers résultats des analyses confirment que la qualité de l’eau de la Seine sur le site du triathlon s’est améliorée au cours des dernières heures, et les analyses prospectives indiquent que la qualité de l’eau se situera dans les limites acceptables par World Triathlon », écrivent dimanche soir la fédération internationale et le Comité d’organisation (Cojo).
« Paris 2024 (…) souhaite un prompt rétablissement » à Claire Michel « et prendra régulièrement de ses nouvelles », selon le Cojo qui « tient à rappeler que la santé des athlètes est sa priorité ». La Belge a terminé 38e du triathlon féminin des Jeux de Paris mercredi. En raison de son absence, son équipe est forfait pour l’épreuve mixte.
Le Comité olympique belge (COIB) « et Belgian Triathlon espèrent que les leçons seront tirées pour les prochaines compétitions de triathlon aux Jeux olympiques », dans un communiqué. « Nous pensons ici à la garantie des jours d’entraînement, des jours de compétition et du format des compétitions qui doit être clarifié à l’avance et faire en sorte qu’il n’y ait pas d’incertitude pour les athlètes, l’entourage et les supporters », selon les deux organisations.
Initialement prévue le 30 juillet, l’épreuve masculine avait dû être reportée de 24 heures, tandis que plusieurs entraînements ont dû être annulés, l’eau de la Seine étant impropre à la baignade.
« Nous ne sommes que des marionnettes »
« Si la priorité était la santé des athlètes, alors cette course aurait été transférée depuis longtemps sur un autre site. Nous ne sommes que des marionnettes », s’était indigné après le report un autre triathlète belge, Marten van Riel, 4e des JO de Tokyo en 2021.
Le triathlon masculin s’était tenu le 31, dans la foulée de l’épreuve féminine, les analyses montrant notamment des niveaux particulièrement bas d’E.Coli, la plus problématique des deux bactéries fécales mesurées pour autoriser ou non la tenue des compétitions en eau vive, avait expliqué le Cojo que la qualité de l’eau du fleuve tourmente depuis plusieurs mois.
En août 2023, les « test-events » du triathlon avaient déjà dû être en grande partie annulés, la qualité de la Seine ne correspondant pas aux standards internationaux.
Après la course, l’association Surfrider Foundation s’était « inquiétée » que les athlètes aient « pris le départ » alors « qu’il a plu pendant plusieurs heures avant le départ », dans la nuit.
1,4 milliard d’euros investis
Samedi, à mi-parcours des JO de Paris, le président du comité d’organisation Tony Estanguet avait dit sa « sérénité » pour les prochaines épreuves dans la Seine. La natation en eau libre y est également prévue le 8 et le 9. Les autorités françaises et les organisateurs ont fait de l’assainissement du fleuve un argument fort, de marketing, de politique et de communication.
Les pouvoirs publics ont investi 1,4 milliard d’euros au total pour rendre baignables le fleuve et son principal affluent, la Marne, en vue des JO et pour le grand public ensuite.
Quelques jours avant l’ouverture des Jeux, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo et Tony Estanguet, s’y étaient baignés sous l’oeil des médias, de nombreux journalistes et responsables les accompagnant dans l’eau.
Emmanuel Macron avait salué par un message sur le réseau social X, la tenue des épreuves le 31 juillet, avec un message publié au-dessus d’images des triathlètes plongeant dans le fleuve: « Par un investissement massif de l’Etat, avec Paris et le Val-de-Marne, nous avons réussi en quatre ans l’impossible depuis 100 ans: la Seine est baignable », un « héritage fabuleux » pour les habitants « et la biodiversité ».