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[JO-2024] Handball : cruelle fin de règne pour les Bleus


Nikola Karabatic a eu droit à un bel hommage après cette trop précoce défaite des Bleus dans le tournoi olympique. (Photo : afp)

Alors qu’elle menait encore à quatre secondes de la fin du match, l’équipe de France s’est sabordée face à l’Allemagne (35-34 a.p.), hier dès les quarts de finale.

Cette séquence restera comme l’un des cauchemars des supporters français dans ces JO : la France menait (29-28) et avait la possession du ballon au milieu du terrain, à quelques instants de ce qui devait être un coup de sifflet libérateur, quand Dika Mem a inexplicablement envoyé le ballon dans les bras allemands, leur permettant d’égaliser.

Au lieu d’un grand ouf de soulagement, les quelque 27 000 spectateurs du stade Pierre-Mauroy jusqu’alors en fusion se sont tus, pris d’une stupeur froide. Comme ils le craignaient, la tendance s’est ensuite inversée, et les Allemands ont dominé les Français en prolongation, remportant un match qu’ils auraient dû perdre, grâce à une magnifique force mentale.

À l’inverse, celle des handballeurs français, champions olympiques en titre, a failli au pire moment, à cause d’une faute individuelle de l’un de ses meilleurs joueurs : «On est un peu assommés, a soufflé le capitaine Luka Karabatic. Quand on voit le scénario, on n’a jamais eu une défaite aussi cruelle.»

Même constat du côté du sélectionneur Guillaume Gille, qui a évoqué une «grande claque dans la gueule.» «Il y a beaucoup de déception et en même temps aussi beaucoup de frustration de cette victoire qui nous échappe dans un match en haute altitude, comme annoncé, avec un scénario quand même complètement dingue.»

La dernière de Nikola Karabatic

La sortie est cruelle pour Nikola Karabatic, considéré par certains comme le meilleur joueur de l’histoire, certainement comme le meilleur Français du haut de son palmarès extraordinaire ponctué de quatre sacres mondiaux, quatre titres européens et trois médailles d’or olympiques. Il n’avait poursuivi sa carrière que pour la quatrième, elle n’arrivera jamais : «C’est un petit peu un peu irréel de perdre comme ça avec ce scénario alors qu’on a le match en main et qu’on mène de deux buts à 15 secondes de la fin, et qu’on a ce retournement de situation, a-t-il estimé. Je pense qu’à ce moment-là, il y a 1 % de chance que l’Allemagne revienne et gagne, donc c’est juste fou de se dire ça.»

Le demi-centre de 40 ans a été applaudi longuement par tout un stade et les deux équipes à la fin de ce match, dans un hommage à la hauteur de sa carrière, avant d’être rejoint par ses coéquipiers Vincent Gérard et Valentin Porte, qui ont aussi porté ce maillot pour la dernière fois.

Cette sortie prématurée conclut le tournoi olympique chaotique des joueurs de Guillaume Gille, qui n’ont jamais trouvé la bonne formule. Les deux défaites inquiétantes face au Danemark (37-29) puis contre la Norvège (27-22) laissaient présager du pire.

Même si les Bleus ont écarté ces mauvais signes au prix d’un match nul miraculeux devant l’Égypte (26-26), puis des victoires porteuses d’un peu d’espoir contre l’Argentine (28-21), puis face à la Hongrie (24-20), ils ne trompaient pas : la machine bleu-blanc-rouge ne s’est jamais lancée durant ces Jeux.

Fin de match maudite

Même le déménagement de l’Arena Paris Sud (7 900 places) au stade Pierre-Mauroy et ses quelque 27 000 spectateurs ne lui a pas permis de se mettre en route.

Tout avait pourtant bien commencé pour les Bleus dans ce match : solides en défense, dans la lignée de leurs derniers matches, et même emballants en attaque, ils menaient de trois buts à la mi-temps (17-14).

Dika Mem (dix buts) et Elohim Prandi (quatre) étaient alors les fers de lance du jeu offensif français, bien entourés par les pivots Ludovic Fabregas et Nicolas Tournat. Mais cette attaque s’est progressivement enraillée au contraire de la machine allemande, emmenée par Renars Uscins (quatorze buts).

Le gardien Vincent Gérard (42 % de tentatives repoussées, 24/57) a longtemps freiné la remontée des Allemands, réussissant une performance éblouissante sous les vivats du public. Mais cela n’a pas suffi. À cause d’une fin de match maudite.

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