La superstar de la gymnastique Simone Biles s’est envolée samedi lors d’une finale au saut, où elle a livré une figure de son cru qui s’est transformée en médaille d’or: la troisième en autant de finales disputées aux Jeux olympiques de Paris.
Arrivée à Paris avec l’envie de s’amuser sur l’immense terrain de jeu olympique, Biles s’est encore fait plaisir samedi, portant à sept sa moisson d’or olympique pour un total de 10 médailles aux JO. Sacrée à Rio en 2016 et championne du monde sur l’agrès (2018 et 2019), l’Américaine a dominé le saut avec une note de 15,300, devant la tenante du titre, sa grande rivale brésilienne Rebeca Andrade (14,966) et une autre Américaine, Jade Carey (14,466).
Titrée lors de l’épreuve par équipes mardi et lors du concours général individuel jeudi, la gymnaste la plus titrée de l’histoire de son sport continue d’agrandir son palmarès avec désormais 40 médailles en grands championnats, JO et Mondiaux confondus, dont 30 en or. Au delà du bilan comptable, la championne de 27 ans créée l’exceptionnel avec un mouvement au saut unique en son genre qui lui permet de ne laisser aucune autre gymnaste menacer sa domination.
Samedi, en finale sur l’agrès, vêtue d’un justaucorps rouge agrémenté de quelques strass, elle a sorti son Biles II, un saut hautement élaboré et d’une complexité technique unique chez les femmes, qu’elle a présenté pour la première fois officiellement aux Championnats du monde en octobre dernier à Anvers (Belgique).
Double salto unique
La performance ne lui avait valu que de l’argent – elle s’était fait doubler par Andrade – mais depuis, Biles a rectifié le tir. « Cela fait un petit moment qu’on travaille pour que ce saut soit mon saut principal », a raconté Biles en conférence de presse, qui s’est régalée avec cette figure.
Il s’agit d’un double salto arrière avec le corps carpé (plié uniquement au niveau des jambes qui restent tendues). « Peu de personnes peuvent faire ce saut au niveau où je le fais. On est sur scène, on s’amuse, on fait ce qu’on aime, c’est pour ça que je l’aime autant », a poursuivi la championne, qui a précisé que c’était a priori la « dernière fois qu’elle faisait le double salto ». Tout en ajoutant: « La prochaine fois, les Jeux olympiques seront chez moi. On ne sait jamais ».
La Brésilienne entendait aussi présenter un nouveau saut, mais ne se sentant pas assez confiante, elle a préféré renoncer, a-t-elle expliqué en conférence de presse, qualifiant « Simone d’une autre planète ».
Yulo et McClenaghan sacrés
Biles fait son grand retour aux JO après avoir dû interrompre ses Jeux à Tokyo, pour préserver sa santé mentale, prises dans les tourments des « twisties ». Ces pertes de repères dans l’espace touchent les gymnastes de façon inattendue et les placent en situation de danger, essentiellement sur les sauts.
Après deux ans d’un long travail de reconstruction, elle a repris le cours de son histoire sportive, sous la bienveillance de ses deux entraîneurs depuis novembre 2017, le couple de Français Cécile et Laurent Landi. Suivie par une psychothérapeute aux États-Unis, qu’elle appelle régulièrement en visio depuis Paris, notamment avant chaque entrée en piste comme elle l’a souligné plusieurs fois devant les journalistes, Biles affiche un sourire éclatant, à l’image de ses performances.
Sa récolte de médailles n’est sans doute pas terminée puisqu’elle revient une dernière fois dimanche dans l’Arena de Bercy pour deux médailles potentielles à la poutre et au sol. Outre le phénomène Biles, le Philippin Carlos Yulo a fait sensation en offrant à son pays le premier titre olympique en gymnastique au sol. En pleurs, le gymnaste peinait à y croire, d’autant qu’il venait de battre le tenant du titre, l’Israélien Artem Dolgopyat.
Également chez les hommes, l’Irlande a été à la fête avec le premier titre de Rhys McClenaghan au cheval d’arçons, devenant le premier gymnaste de son pays à être titré aux JO en détrônant le britannique Max Whitlock double champion olympique (Rio et Tokyo) qui finit lui à la 4e place.