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[JO-2024] Avec l’or par équipe, Biles réenchante son histoire olympique


(Photo : AFP)

Scintillante, performante et avec le sourire ! La superstar de la gymnastique Simone Biles a décroché mardi sa première médaille des Jeux de Paris, de l’or par équipe, qui fait monter sa collection olympique à cinq titres, dans une forme de revanche sur les Jeux de Tokyo en 2021.

Dans une Arena Bercy bondée, Biles et ses compatriotes Jordan Chiles, Sunisa Lee et Jade Carey ont remporté la médaille d’or de l’épreuve par équipes avec un total de 171,296 points, devant l’Italie, qui n’avait plus été médaillée dans l’épreuve depuis 1928 (165,494), et le Brésil, qui s’offre sa toute première médaille olympique collective (164,497).

Ce fut l’occasion pour les Américaines de reprendre le titre qui leur avait échappé lors des Jeux de Tokyo en 2021, où elles avaient dû se contenter de l’argent, battues par les gymnastes russes. Les États-Unis comptent désormais quatre médailles d’or sur l’épreuve collective.

Ce fut aussi et surtout l’occasion pour Biles de déclarer de nouveau son amour à la gymnastique, après avoir dû interrompre son parcours lors des JO de Tokyo, envahie par une dépression, qui l’a tenue éloignée deux ans de la compétition.

« J’ai commencé ma journée par mon suivi psychologique. J’ai dit à ma psy que je me sentais calme et prête, et c’est exactement comme ça que ça s’est passé. Après le saut (son premier agrès, ndlr), j’étais soulagée. Je me suis dit: au moins, pas de flashbacks », a expliqué Biles en conférence de presse, ajoutant: « Dès que j’ai posé mon saut, je me suis dit On va le faire, c’est sûr. »

La Texane a ouvert son compteur de médailles à Paris : grâce à la victoire en finale par équipe, elle détient dorénavant cinq médailles d’or pour un total de huit médailles olympiques.

Comaneci, Serena Williams, Nicole Kidman

« Elles (les gymnastes américaines) ont appelé ça leur ‘redemption tour’ et c’est ce que c’est. Elles se sont amusées aujourd’hui, elles étaient nerveuses », a souligné la Française Cécile Landi, qui entraîne Biles. « La gymnastique de Simone était bien, et son comportement était super », a ajouté la coach.

Le tout Hollywood s’était déplacé pour venir admirer celle qui écrit de nouveau des pages de l’histoire de la gymnastique artistique.

Dans les tribunes, Biles a pu compter sur le fervent soutien de l’actrice Nicole Kidman, du réalisateur Spike Lee, du fondateur de Microsoft Bill Gates, ou encore de l’ex-joueuse de tennis Serena Williams.

Le patron du Cojo Tony Estanguet n’a rien manqué lui non plus, tout comme le Premier ministre français, Gabriel Attal. Nadia Comaneci, légende de la gymnastique, était aussi dans les tribunes.

Et surtout, il y avait son mari Jonathan Owens, joueur de football américain (Chicago Bears).

Biles, le mollet gauche encore bandé après une douleur ravivée dimanche lors des qualifications, a arboré un large sourire après chacune de ses performances, dans son justaucorps blanc et rouge pailleté, même si ses exécutions n’ont pas été toutes parfaites.

Ce titre retrouvé lui a valu une immense explosion de joie.

Car c’est lors de l’épreuve par équipe aux Jeux de Tokyo que Biles s’était effondrée mentalement. Elle avait expliqué ensuite qu’elle avait été victime de « twisties », des pertes de repères dans l’espace qui surviennent en un instant.

« Pour Simone »

La sportive n’a rien oublié de ces terribles moments, ni des reproches qui lui ont été faits sur les réseaux sociaux.

« À Tokyo, j’ai reçu beaucoup de messages négatifs, des insultes. Que j’étais faible, lâche, égoïste, que j’avais pris la place d’une gymnaste plus méritante. Que c’est à cause de moi que l’équipe américaine n’avait pas remporté la médaille d’or… », a-t-elle confié dans un entretien au journal L’Equipe, paru vendredi dernier.

À Paris, elle est apparue nettement différente. Elle publie très fréquemment des messages, photos et vidéos sur son compte Instagram pour parler de son quotidien olympique, du pain au chocolat qu’elle découvre et qu’elle adore, de sa coiffure qu’elle soigne dans la navette qui la mène à l’Arena Bercy, sèche-cheveux en action.

Biles est une telle figure que certains Américains n’ont pas hésité à traverser l’Atlantique pour venir la voir performer.

« On est là pour encourager toute l’équipe américaine mais bien sûr, pour Simone. Ce sont sûrement ses derniers Jeux, on veut être là pour la soutenir. Elle inspire beaucoup de petites filles », explique Kaylia Shield, venue de l’Ohio.

Jeudi, Biles s’avancera pour une deuxième médaille avec le concours général individuel, dont elle détient un titre olympique (2016) et six titres mondiaux.

Elle pourra encore enrichir sa collection avec trois finales (sur 4) par agrès (samedi et lundi) : saut, poutre et sol. Mais son staff a spécifié à la presse qu’il laissait à Biles le choix de s’aligner ou non, pour lui éviter toute pression.