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[JO-2024] Athlétisme : Patrizia Van der Weken, «beaucoup plus stressée que d’habitude»


Patrizia Van der Weken a dû faire face à un stress inhabituel pour elle. Mais ô combien compréhensible : elle était en demi-finale olympique ! (Photo : luis mangorrinha )

Patrizia Van der Weken est revenue, à chaud, sur sa toute première demi-finale olympique. Qui lui laisse clairement un petit arrière-goût d’inachevé.

Ce n’est que plusieurs dizaines de minutes après la fin de sa course que Patrizia Van der Weken est apparue en zone mixte. Où elle a accepté de confier ses impressions.

Vous terminez quatrième d’une demi-finale olympique, pensez-vous que la finale était possible ?

Patrizia Van der Weken : Oui, je pense que je suis capable de faire la finale. Clairement, il faut être la meilleure Européenne. À Rome, je suis quatrième, c’était super serré. Cela montre que je suis très proche. Je suis capable de laisser des filles super fortes derrière moi. Dommage que ce ne soit pas le cas aujourd’hui. Mais je suis sur le bon chemin. Je dois continuer à bosser dur. Il faut rester les pieds sur terre. Travailler et voir ce qui n’a pas été. Maintenant je vais essayer de terminer en beauté cette saison car je n’ai pas terminé (elle insiste). On va retourner au charbon. Préparer la prochaine saison qui sera super chargée avec les Europe en salle et les championnats. Je vais essayer de grimper encore un peu, de gratter quelques centièmes.

Qu’est-ce que le forfait de Shelly-Ann Fraser-Pryce a changé ?

Ça a ouvert une porte. On s’est dit que si j’arrive à terminer quatrième de ma demie, ça peut le faire. Mais franchement, c’était la demie de la mort! D’ailleurs elles (NDLR : Alfred et Richardson) vont faire 1 et 2 à mon avis. C’est sacrément fort. Quand j’ai vu que Mujinga avait fait 11″05, je me suis dit que moi aussi je peux le faire. Je me suis mis en état pour courir 11 voire mieux. J’étais bien lancée mais à la fin, je ne sais pas ce que j’ai foutu. J’étais peut-être un peu trop crispée. Mais c’était accessible.

Comment étaient les conditions météo ?

Il y avait un gros vent. À l’échauffement il était de dos. Mais la piste n’est pas tournée de la même manière et on a eu du vent de face. Beaucoup moins qu’à l’extérieur. Avec les filles on s’est dit que ce n’était pas zéro quelque chose (NDLR : officiellement le vent a été calculé à -0,1 m/s). On peut en discuter mais je n’avais pas le feeling. Après ce n’était pas non plus -2 m/s. Mais c’était pas ouf. Et en séries, il faisait hyper chaud, là c’était plus frais. Ce n’est pas évident.

On imagine que cette expérience va vous booster pour 2028 ?

Oui. C’était mes premiers JO et certainement pas les derniers. Je ne sais pas combien je vais encore pouvoir en faire. Mais en 2028 je vais y aller avec une autre forme. Un autre niveau. Plus d’expérience. Le fait d’avoir fait tous les championnats jeunes, les gros championnats, des Diamond League, ça m’a aidée. Par exemple, d’autres filles étaient perturbées par le bruit. Alors que moi, pas du tout. Au contraire, je prends l’énergie du public. Ça me booste et ça ne me perturbe plus. On a fait du bon boulot. On essaie de se préparer pour tous les scenarios. J’ai fait beaucoup de compétitions en France. Donc je suis plus ou moins habituée à ces ambiances un peu folles.

Je suis demi-finaliste olympique. Ce n’est pas rien!

Quel était votre état d’esprit avant la course ?

J’étais beaucoup plus stressée que d’habitude. Il faut voir pourquoi. En tout cas, beaucoup plus que pour les derniers championnats. Il va falloir analyser un peu ce qui s’est passé. Tirer quelques leçons. Pour revenir plus forte mentalement et physiquement.

Quand vous franchissez la ligne d’arrivée, quel est votre sentiment ?

Je ne savais pas si j’étais troisième ou quatrième. J’étais pas toute proche des premières mais pas trop loin non plus. J’espérais aller plus vite que 11″13. Je sais que j’en suis largement capable. Après, la course était pas mal même si je termine moins bien que mes dernières courses.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

Il faudra prendre du recul. Mais c’est positif. Je suis demi-finaliste olympique, ce n’est pas rien! J’ai fait deux courses correctes mais pas parfaites. J’ai plutôt bien réussi à gérer le stress. Je pense avoir fait du bon boulot pour représenter mon pays. Je termine 15e, ça reste correct. Il faut être présente le Jour J et j’y suis plus ou moins bien parvenue.

Quand vous voyez que la finale se joue en 11″07, vous vous dites quoi ?

Je suis un peu dég (sic),  07 c’est largement possible. Après, on ne sait jamais. C’est une chose de faire des gros chronos en meetings. C’en est une autre de le faire en championnats. Là, tout est remis à zéro. Le niveau n’était pas ouf, je pensais qu’il faudrait passer sous les 11″ pour passer en finale. Ce n’était pas le cas.