Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
ATHLÉTISME Pour sa première course olympique en carrière, Vera Hoffmann, 12e de sa série, n’a pas démérité. Elle sera ce mercredi matin en repêchages.
Il était à peine 10 h et c’était le début de la session matinale du côté du stade de France, mardi matin. Après avoir vibré comme jamais la veille au soir, on se demandait si l’enceinte à la piste violette aurait la gueule de bois. Si les spectateurs seraient encore dans les bras de Morphée en se remémorant cet instant suspendu. Quand l’extraterrestre suédois Mondo Duplantis avait écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de l’athlé olympique en pulvérisant d’abord le record olympique, le faisant passer de 6,03 à 6,10 m. Avant de s’envoler pour la postérité dans un saut parfait à 6,25 m, nouveau record du monde. Établi dans un stade en fusion.
Et la réponse est… non! Pas de gueule de bois. Plus d’une heure avant le début des compétitions, les gradins commencent déjà à se remplir. Et au moment où Denis Brogniart, préposé à l’animation et la présentation des épreuves d’athlétisme lors de ces JO, fait son apparition pour chauffer la foule, les tribunes sont bien fournies. Et quelques minutes plus tard, au moment où se présentent les concurrentes des séries du 1 500 m, l’enceinte ne doit pas être loin d’afficher complet. Il faut entendre l’énorme boucan au moment de la présentation d’Agathe Guillemot, première Française de la matinée.
Dans cette première série, il y a du lourd avec l’Éthiopienne Gudaf Tsegay, recordwoman du monde en salle et ancienne championne du monde, ou encore la Britannique Laura Muir, vice-championne olympique en titre. Et c’est justement dans cette course qu’a été incluse Vera Hoffmann. Après avoir lutté pendant des mois pour arracher sa place aux Jeux, c’est le grand jour pour la mileuse luxembourgeoise.
C’est une jeune femme avec des étoiles plein les yeux et son habituel immense sourire qui apparaît sur l’écran géant au moment de la présentation des athlètes. Afin de mettre toutes les chances de son côté, une fois la cérémonie d’ouverture passée, elle a, comme ses compatriotes, décidé de vite rentrer à la maison pour peaufiner les derniers détails. Achever de se préparer pour le grand jour.
Vera Hoffmann savait que, quoi qu’il se passe, elle aurait de toute façon au moins deux courses olympiques à disputer. En effet, désormais, finis les repêchages au temps. Maintenant, c’est qualification directe en demi-finale pour les six premières et repêchages le lendemain pour toutes les autres.
Troisième meilleur temps de la saison
D’une certaine manière, elle n’avait donc rien à perdre. Et elle a été rapidement mise dans le bain puisque devant, on n’a pas amusé le terrain. C’est parti à toute allure, bien plus vite que son record national (4’05« 92) pour la Luxembourgeoise qui avait, il faut le rappeler, le moins bon chrono des 15 jeunes femmes en lice dans cette première série. Sagement, Vera Hoffmann a décidé de ne pas suivre un tel rythme aussi effréné. Et alors que, devant, un groupe se détachait, l’athlète grand-ducale restait fidèle à sa tactique, avec un plan précis en tête. Même si la possibilité de passer directement en demi-finale s’éloignait, elle avait bien l’intention de faire sa course.
Devant, c’était trop rapide. Mais juste devant elle, certaines filles, certainement parties un peu trop vite, ont commencé à céder du terrain. Et Vera Hoffmann, qui avait choisi de produire son effort dans le dernier tour, a plus ou moins ramassé les morts. Au final, une tactique payante puisque, malgré le dernier chrono des engagées, elle parvient à en laisser trois derrière elle. Et avec un temps de 4’07« 64, soit son troisième meilleur temps de la saison et son quatrième en carrière. Plutôt pas mal alors que, il faut le rappeler, la course s’est déroulée dès 10 h.
Voilà qui démontre, si besoin était, que Vera Hoffmann est clairement en très grande forme. Quant à savoir si cela suffira pour passer en demi-finale, c’est une autre question. On le rappelle, elle fait partie des filles qui se sont qualifiées parmi les toutes dernières par le ranking. Le simple fait d’être à Paris est déjà une victoire en soi. Pour continuer de rêver encore plus grand, la tâche s’annonce immense. En effet, il faudra terminer parmi les trois premières pour chacun des deux repêchages. Qui se tiendront aujourd’hui en toute fin de session matinale, sur le coup de 12 h 45.
Nul doute que Vera Hoffmann fera tout son possible, comme à son habitude, pour représenter à nouveau au mieux les couleurs luxembourgeoises. Elle qui sera, quoi qu’il arrive, la 13e et dernière des athlètes olympiques de Paris-2024.
