La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques promet de revisiter le drapeau français en y ajoutant des pointes de doré et des plumes, ont dévoilé lundi ses organisateurs, qui doivent relever le défi de créer des tenues pour des artistes en situation de handicap.
Pour cette troisième cérémonie olympique à Paris, mercredi, la directrice stylisme des JO Daphné Burki a recruté le styliste français Louis-Gabriel Nouchi (dit LGN) pour créer quelque 700 tenues.
« Tout le show est une déconstruction du bleu-blanc-rouge avec du silver (argenté) et du doré pour rappeler les médailles », a révélé le styliste au milieu d’un atelier à Saint-Denis, au nord de Paris.
« Ce drapeau, c’est important de le rendre peut-être plus élégant parce que c’est Paris, capitale de la mode, d’amener aussi d’autres savoir-faire », dit-il, en montrant plumes et broderies qui viendront parfaire les tenues.
Le trentenaire à moustache, qui a fondé sa marque LGN en 2017, a conquis les costumières de la série Emily in Paris ou le rappeur Bad Bunny.
Militant pour une mode sensuelle et inclusive, tout en maniant le luxe discret, sa dernière collection en juin a marqué les esprits, avec des pièces en cuir ou transparentes en noir, bordeaux et blanc.
Pour la cérémonie d’ouverture des Paralympiques, il se veut, selon ses propres termes, « assez radical et assez monochrome ».
« Il faut s’adapter un peu à eux »
Mais son défi le plus important a été de « créer pour des personnes en situation de handicap qui, en plus, sont des performeurs ». Sur les 150 danseurs de la cérémonie, une vingtaine sont concernés. « J’ai mis en place tout de suite un système de rendez-vous personnalisé avec tous les performeurs pour comprendre techniquement quels étaient leurs besoins physiques », explique-t-il.
« Il y avait des personnes qui disaient ‘moi je ne peux pas avoir de top manches longues parce qu’il faut que mes bras soient en contact avec le fauteuil’ » ou d’autres qui préfèrent montrer une jambe plutôt qu’une autre.
« C’est intéressant parce qu’il y a des besoins particuliers », confirme Corinne Pagé, cheffe costumière de la cérémonie, entre des artistes qui « assument leur handicap », d’autres qui veulent choisir ce qu’ils montrent et quand. « Il faut s’adapter un peu à eux, et c’est un échange ».
Mais « on n’en fait pas toute une montagne », dit celle qui a aussi travaillé pour des comédies musicales et des opéras : « il y a des chanteuses ou des danseuses ou des comédiens qui n’aiment pas leur ventre ou qui n’aiment pas leurs jambes ou leurs épaules. Donc la demande de ces artistes-là est la même », sourit-elle, devant un grand tissu blanc bardé d’épingles qui, dans moins de 48 heures, sera une robe vue par des millions de spectateurs.