Un jihadiste belge ayant combattu dans les rangs du groupe État islamique (EI), arrêté à Mossoul en Irak en 2017, a été condamné à mort lundi par la justice irakienne à Bagdad, a indiqué un porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères.
« Je peux le confirmer. C’était ce matin à Bagdad », a déclaré ce porte-parole, Matthieu Branders, confirmant des informations de presse. Bilal Al Marchohi, originaire d’Anvers (nord) d’après la presse belge, est le deuxième jihadiste belge condamné à mort en Irak après Tarik Jadaoun, pour lequel la diplomatie belge avait demandé l’an dernier que la sentence soit commuée en peine de prison à perpétuité.
« La Belgique a déjà dit au gouvernement irakien qu’elle était fondamentalement opposée à la peine de mort et qu’elle ne souhaitait pas qu’elle soit appliquée pour ses ressortissants », a souligné lundi Matthieu Branders.
D’après l’agence de presse Belga, Bilal Al Marchohi, 23 ans, avait été livré à l’Irak après s’être « rendu aux troupes américaines » ayant contribué à libérer Raqqa (Syrie) de l’emprise de l’EI à l’été 2017. Pour prononcer à son encontre la peine capitale, la justice de Bagdad s’est notamment appuyée sur des photos saisies dans son smartphone le montrant avec une arme à feu, et faisant de la main un geste de ralliement à l’EI, précise Belga.
En mai 2018, la justice irakienne avait condamné à mort Tarik Jadaoun, Belge d’origine marocaine de 31 ans, qui avait menacé la Belgique et la France dans des vidéos de l’EI. Abou Hamza al-Belgiki, son nom de guerre, était surnommé le « nouvel Abaaoud », en référence à son compatriote Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre 2015 en France (130 morts). L’Irak le présentait comme « l’un des terroristes étrangers les plus importants ».
L’Irak a déjà condamné des centaines de personnes – dont des dizaines d’étrangers – à la peine de mort, prévue pour « appartenance » à un groupe « terroriste » que le condamné ait combattu ou non dans ses rangs. La peine de mort est toujours appliquée en Irak mais les exécutions interviennent parfois des années après les verdicts. Dans le cas de Bilal Al Marchohi, il s’agit d’un jugement de première instance contre lequel l’intéressé pourrait interjeter appel, selon le porte-parole de la diplomatie belge.
AFP