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Problème de mise en orbite de Starliner, le prochain taxi de la Nasa


La capsule soit s'amarrer 25 heures après le décollage à la Station spatiale internationale, à 400 km d'altitude. (photo AFP)

La nouvelle capsule spatiale de Boeing, Starliner, a été lancée vendredi depuis la Floride pour une mission d’essai cruciale pour la Nasa, mais un problème important affectait sa trajectoire initiale.

La mission non habitée doit durer huit jours, pour un aller-retour vers la Station spatiale internationale (ISS), et est une répétition générale pour la reprise des vols habités depuis les États-Unis, interrompus depuis 2011. Le décollage s’est déroulé normalement et la capsule s’est détachée sans problème de la fusée Atlas V environ un quart d’heure après le lancement, avant l’aube à Cap Canaveral. Mais l’insertion orbitale était « non nominale », ont indiqué Boeing et la Nasa, ce qui signifie que la capsule n’est pas encore sur la bonne trajectoire pour rejoindre l’ISS. Starliner n’a pas allumé ses moteurs comme prévu pour gagner en altitude et atteindre l’ISS, qui est à environ 400 km de la Terre.

Boeing a indiqué que la capsule était sur une « orbite stable ». « Starliner a eu une insertion non-nominale. Mais nous contrôlons le vaisseau. L’équipe de navigation et de contrôle réfléchit à la prochaine manœuvre », a tweeté Boeing. Puis la Nasa a brusquement mis fin à la retransmission en direct de la mission en promettant plus d’informations plus tard.

Starliner a pour seul passager, dans ce test déterminant à la fois pour la réputation de Boeing et pour la fierté nationale américaine, un mannequin baptisé Rosie en l’honneur de « Rosie la riveteuse », la jeune ouvrière au biceps gonflé symbole des femmes engagées dans l’effort de guerre. Une peluche Snoopy a été ajoutée, non sanglée pour qu’elle puisse flotter lorsque le vaisseau arrive en apesanteur.

La Nasa n’a plus de moyens de transport pour ses astronautes depuis qu’elle a remisé ses navettes spatiales en 2011 après trente ans de service. Elle dépend des fusées russes Soyouz pour les allers-retours avec la station, une dépendance dont Washington est pressé de s’émanciper, même si la coopération américano-russe dans l’espace est restée excellente au fil des années. Sous la présidence de Barack Obama, l’agence spatiale a passé des contrats de milliards de dollars avec Boeing et SpaceX pour qu’elles mettent au point des capsules « made in USA ». Après deux ans de retard, le programme aboutit enfin et l’homologation des véhicules ne dépend plus que des derniers tests de vols non habités.

Les astronautes pressés d’en être

« Au début de l’année prochaine, nous lancerons des astronautes américains à bord de fusées américaines à partir du territoire américain pour la première fois depuis la fin des navettes spatiales en 2011 », a une nouvelle fois déclaré l’administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, jeudi au centre spatial Kennedy. SpaceX a déjà passé l’étape que Boeing va tenter de franchir avec cette mission. En mars, la société d’Elon Musk a envoyé sa capsule Crew Dragon vers l’ISS et l’a fait revenir sur Terre sans problèmes, avec le mannequin Ripley à son bord. Ces mannequins sont équipés de 15 capteurs afin de vérifier que le voyage sera sûr pour les futurs équipages humains.

« Cela fait huit ans et demi, beaucoup trop longtemps selon moi », a témoigné l’astronaute de Boeing Chris Ferguson, qui commanda la dernière mission d’une navette américaine en juillet 2011 et sera dans Starliner pour son premier vol habité. « Mais nous voici sur le point de recommencer, avec non seulement une mais deux entreprises ».

Ces programmes sont distincts du projet Artémis de retour sur la Lune d’ici à 2024, qui se fera avec une troisième capsule adaptée à des voyages plus profonds dans l’espace, Orion, construite par Lockheed Martin. Contrairement à ce qui se passait précédemment, la Nasa paiera les sociétés au service, au lieu d’être propriétaire des capsules, un changement de philosophie décidé sous Barack Obama et qui devait faire économiser de l’argent à l’agence. Au total, la Nasa a engagé plus de 8 milliards de dollars dans les deux sociétés, qui devront assurer six voyages chacune de quatre astronautes jusqu’en 2024.

LQ/AFP