François Fillon s’est dit lundi victime d’une « chasse à l’homme » et s’en est pris aux « dizaines de journalistes » qui « fouillent dans [ses] poubelles », au sujet de l’affaire des costumes de luxe révélée par le Journal du Dimanche.
« Je suis aujourd’hui la cible d’un tel nombre d’attaques que je ne peux pas ne pas considérer qu’il y a une forme de chasse à l’homme, une forme de mobilisation engagée contre moi », a déclaré François Fillon sur Europe 1. « Chaque jour on descend un peu plus bas dans l’intrusion de ma vie privée ». « Pourquoi ? (…) Qu’est-ce qui explique qu’il y ait des centaines, des dizaines en tout cas de journalistes qui fouillent dans les poubelles pour s’occuper de mes costumes, demain de mes chemises et pourquoi pas de mes caleçons ? », a questionné l’ancien Premier ministre.
Le Journal du Dimanche affirme qu’un mécène a signé le 20 février un chèque de 13 000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics. « J’ai payé à la demande de François Fillon », a dit l’ « ami généreux » au JDD. « Je ne vais pas vous répondre sur ces sujets, c’est ma vie privée, ça ne regarde personne ! J’ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami, ce n’est pas interdit », a tempêté François Fillon. « Tout ça n’a rien à voir » avec la politique. « Le règlement de l’Assemblée concerne des cadeaux qui sont offerts à des députés dans l’exercice de leur mandat et de leurs fonctions. On a quand même encore le droit de recevoir des cadeaux dans cette société », a-t-il ajouté.
Selon le JDD, s’ajoutent à cette facture près de 35 500 euros « réglés en liquide » pour de précédents achats au profit de François Fillon chez ce tailleur, pour un montant de près de 48 500 euros au total depuis 2012. « Ça n’est pas exact, naturellement », a affirmé François Fillon lundi matin.
Interrogé par ailleurs sur sa convocation mercredi chez les juges d’instruction enquêtant sur le dossier des emplois présumés fictifs de son épouse, le candidat de la droite à la Présidentielle a répondu : « On ne peut pas dire que je m’y rende avec plaisir. Depuis le début je ne suis pas traité comme un justiciable comme les autres ».
Le Quotidien/AFP