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Après l’affaire de « la Meute » : l’Espagne veut sa loi sur le consentement sexuel


Une manifestation de femmes le 4 juillet, avant les fêtes de la San Fermin à Pampelune, où cinq hommes avaient abusé d'une jeune fille en 2016. (photo AFP)

Le gouvernement socialiste espagnol va proposer une réforme du code pénal pour introduire la notion de consentement sexuel explicite sur le modèle de la Suède, a annoncé mardi la vice-présidente Carmen Calvo.

« Si une femme ne dit pas ‘oui’ explicitement, tout le reste est ‘non’. C’est ainsi que seront préservés son autonomie, sa liberté, le respect à sa personne et sa sexualité », a déclaré la vice-présidente, qui est aussi ministre de l’Égalité, devant une commission parlementaire. Dans son allocution, Carmen Calvo a indiqué s’inspirer de la loi sur le consentement sexuel entrée en vigueur le 1er juillet dans une Suède bouleversée par la campagne #MeToo. Cette loi considère comme viol tout acte sexuel sans accord explicite, même en l’absence de menace ou de violence.

En Espagne, l’annonce de Carmen Calvo intervient sur fond de polémique autour de l’affaire de « la Meute » : cinq hommes avaient abusé d’une jeune fille lors des fêtes de la San Fermin à Pampelune en 2016. Cette agression a été le détonateur d’une puissante vague féministe dans tout le pays. La décision de la justice de condamner ces cinq hommes en avril à neuf ans de prison pour « abus sexuel » et non « agression sexuelle », catégorie comprenant les viols et plus lourdement sanctionnée, avait fait descendre des milliers d’Espagnoles dans la rue. Tout comme leur libération sous caution le 21 juin.

Des appels se sont multipliés depuis en faveur d’un durcissement du code pénal espagnol, qui stipule qu’il doit y avoir « intimidation » ou « violence » pour que le chef d’accusation de viol puisse être retenu.

Le Quotidien/AFP