Miss Prestige National est une femme du siècle, pas une princesse. Toutes les candidates ont visité le zoo d’Amnéville, samedi, sous la pluie. Même quelque peu chahutées par les grands singes, elles n’ont pas boudé leur plaisir.
Quand d’autres se rendent à Tahiti pour préparer leur élection, les Miss Prestige National débarquent au zoo d’Amnéville. C’était hier, sous la bruine mais dans la bonne humeur. L’ancienne Miss France 1968, Christiane Lillio – présente en sa qualité de présidente des miss – est intarissable quand il s’agit de parler de simplicité.
« Une couronne, c’est très symbolique, martèle-t-elle en passant devant l’enclos des chèvres. Les filles doivent savoir qu’après une année de mandat, elles retrouveront les études, le travail. Alors le faste et les paillettes, c’est bien, mais il faut rester simple. Et il y a des choses magnifiques à visiter dans nos régions. » Une Miss Prestige n’est pas une princesse : elle ne boude pas une soirée au bowling. D’ailleurs, c’est au programme.
Pas de selfie
« Durant notre semaine de préparation, nous leur apprenons à se coiffer et se maquiller toutes seules, renchérit Christiane Lillio. Nous voulons conserver une ambiance bon enfant. C’est un peu une colonie de vacances… avec un regard appuyé sur la beauté. »
Et puis ça tombe bien, de toute façon, les tiroirs-caisses de Miss Prestige National ne sont pas très remplis. « Nous sommes une petite association, répète l’ex-Miss France. Ce qui ne nous empêche pas de gagner chaque année en notoriété. Nous ne voulons pas d’un esprit « fric ». »
Pendant ce temps, une jeune fille se photographie devant une volière. La présidente fait la grimace. Le selfie, ce n’est pas trop l’esprit Miss Prestige.
Aucune candidate n’avait visité le zoo d’Amnéville. Chose pardonnable pour les miss d’outre-mer, mais les Miss Lorraine ! « En plus, j’habite à Thionville, juste à côté !, avoue Sarah Aoutar. Quand je viens à Amnéville, c’est le soir, pour aller au restau ou boire un verre ! » Au moins, son émerveillement est intact. Les tortues terrestres font sensation. Et que dire des dik-diks, ces minuscules antilopes…
Des bisous ? Oh, non !
Arrivées devant l’espace des gorilles, les filles sont scotchées : « Oh, celui-ci fait des bisous ! » Mais non, pas du tout, le grand mâle fonce droit sur la vitre et y assène un magistral coup de poing. Une nuée de miss s’éloigne en hurlant. « En hiver, les gorilles ne sont plus habitués aux grands groupes de visiteurs, les excuse une soigneuse du zoo. Quand ils mettent la bouche en cul-de-poule, c’est qu’ils vont passer à l’attaque. Ils n’aiment pas qu’on les regarde dans les yeux et détestent les caméras qu’ils assimilent à des fusils endormants. Dans la cage d’à côté, il y a Kwanza. Lui, il déteste les femmes. Hum… On va passer rapidement. »
Ma.K. (Le Républicain lorrain)
Photos RL Karim Siari