Accueil | Grande Région | Zoo d’Amnéville : des éleveurs crient au loup

Zoo d’Amnéville : des éleveurs crient au loup


Les éleveurs de moutons et de brebis, victimes d'attaques du loup depuis quatre ans, voulaient faire entendre leur voix, dimanche au zoo d'Amnéville. (Photo RL/Alain Morvan)

Une quinzaine d’éleveurs de Moselle, Vosges et Meuse a tenté, dimanche, d’entrer au zoo qui organisait une journée consacrée au loup.

Ils sont arrivés à pas de loup vers 13h30. En se garant à bonne distance de l’entrée du zoo d’Amnéville, où se déroulait une journée de découverte autour du roi des grands canidés avec de bons connaisseurs du sujet, dont Anthony Kohler, animateur de l’association Ferus.

Refoulée aux caisses, la quinzaine d’éleveurs ovins lorrains, venus des Vosges, de la Meuse et de l’Est de la Moselle, est revenue à la charge quelques minutes plus tard. Avec des agneaux dans les bras. «Nous les avons nourris au biberon depuis que leur mère a été tuée par le loup. C’est cette réalité-là qu’on veut décrire aussi au public de la conférence», se fâche Stéphane Ermann, président du syndicat ovin de Moselle et installé près de Sarrebourg.

À côté de lui, barbe et chevelure fournies, moral en berne, Roland Marchal, éleveur à Landange et victime de cinq attaques en quinze jours au printemps 2014. «On ne dort plus. Au début, on nous dit que c’est des chiens. Le loup était à 20 mètres de la maison. J’ai perdu 15 brebis. Les mesures de protection – chiens Patou, clôtures électriques – ne suffisent pas. La cohabitation n’est pas possible.»

Aux côtés de Daniel Dallenbach, le Meusien, membre de la fédération nationale ovine, Jean-Yves Poirot, de la Bresse, a perdu 80 bêtes depuis 2011.

Depuis quatre ans, le loup a pris ses aises dans les quatre départements lorrains et des tirs de prélèvements ont été autorisés dans les Vosges et la Meuse. Fin août, la pression sur la région s’est accentuée avec l’identification d’un autre grand canidé en Allemagne, juste à côté de Bitche.

«Le loup sème la mort»

«J’en suis à dix attaques en 2015. En juillet, les Vosges étaient le 8e département de France en nombre d’attaques. Le loup est beau en conférence et dans les livres. Dans nos exploitations, il sème la mort. C’est une épée de Damoclès permanente», tranche Jean-Yves Poirot.

Arrivé en scooter vers 14h30, Michel Louis, directeur du zoo d’Amnéville, n’a pas supporté l’irruption dominicale des éleveurs alors que les familles se pressaient pour voir tigres de Tiger World, gorilles et… loups blancs dans leurs enclos.

«Déjà, ils devaient obtenir l’autorisation de manifester. Sur le fond, ils auraient dû nous demander de participer à un débat. Nous aurions certes poliment refusé, parce que nous sommes pour la défense du loup. Nous ne sommes pas là pour donner la parole à des gens qui n’ont aucune objectivité. Certains font un véritable fonds de commerce de ce sujet», assène Michel Louis, qui va porter plainte.

Les éleveurs ont levé le camp dans le milieu de l’après-midi. Non sans difficultés. L’un d’eux, Raymond Jung d’Avricourt, qui a perdu 19 bêtes en janvier 2015 a été pris d’un malaise alors qu’il essayait malgré tout de franchir les caisses du zoo pour assister aux conférences. Il a été pris en charge par les pompiers dans un climat assez tendu entre policiers, direction du zoo et invités surprise « anti loup ».

Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)

Un commentaire

  1. Espérons que les sanctions à l’égard de ces vandales soient sévéres.

    Plutôt que d’aller embêter des familles qui profitent de leur dimanche, ces écervelés feraient mieux de faire correctement leur travail en respectant l’environnement qui les nourrit. Ils ne savent que se plaindre et casser! Tantôt c’est la météo, tantôt les « loups » (entendons plutôt chiens errants), tout est bon pour gratter de la subvention, avec nos impôts !!

    Savoir aussi que ce Mr Dellenbach est un fumiste qui n’a pas honte, la bêtise ne tue pas… Le soit disant « loup de la Meuse » qui était à l’origine de dizaines de manifestations dans ce genre n’était en réalité qu’un (ou plusieurs) chien(s) errant(s)… Et ce de l’aveu même des éleveurs concernés (qui n’ont d’ailleurs jamais rendu leurs subventions!).

    Il faudrait que la justice soit ferme contre ce genre d’individus malhonnêtes et voleurs…