Accueil | Grande Région | Woippy : «Aucun de nos gamins ne doit être laissé dehors»

Woippy : «Aucun de nos gamins ne doit être laissé dehors»


«Je me disais que l’on ne devait pas faire le procès de personnes qui ont commis des erreurs par le passé», affirme Abdülhalik Cicek, le président de l’Entente sportive Woippy. (Photo : le républicain lorrain/sandrine issartel)

Le président de l’Entente sportive, Abdülhalik Cicek, confie sa volonté de voir le club «repartir sous un nouveau jour», après avoir fait l’objet d’une fermeture forcée.

«Ce club (NDLR : l’Entente sportive Woippy), c’est là où j’ai appris à jouer au football. J’y ai été bénévole et même sponsor», explique Abdülhalik Cicek, «woippycien depuis trois générations». «Je faisais déjà partie du comité d’administration et j’étais triste de voir le club dans la tourmente. Aussi, lorsque la place de président s’est trouvée vacante à la fin de l’été, j’y suis allé.» Aussi a-t-il repris les rênes de ce club qu’il ne voulait pas voir mourir. «Il fallait quelqu’un qui représente le quartier et en qui les gens avaient confiance», confie le commerçant qui récupère un club dont les finances ne sont pas au beau fixe.

Le 27 novembre, le préfet de la Moselle, Pascal Bolot, a pris un arrêté ordonnant la fermeture administrative du club pendant une durée de six mois. En cause, le contrôle d’honorabilité qui a mis en lumière le fait que trois personnes au casier judiciaire chargé travaillaient pour le club, ce qui est interdit par le code du sport. En dépit des incapacités pénales d’exercice qui avaient été délivrées à chacun d’eux, le Service départemental à la jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (SDJES) avait constaté, fin octobre, que les trois personnes continuaient à travailler pour le club. D’où la décision du préfet.

«Nous avons été pris de court»

«Ils faisaient partie du club depuis des années, moi je pensais qu’ils étaient en réinsertion, je me disais que l’on ne devait pas faire le procès de personnes qui ont commis des erreurs par le passé. Et personne ne s’était plaint d’eux au sein du club. L’un d’entre eux a même reçu une distinction pour son travail», admet, béotien, Abdülhalik Cicek.

Lors d’une assemblée générale, le 23 octobre, le président du District mosellan de football, Christophe Sollner, l’avertit qu’il faut impérativement remettre de l’ordre très rapidement dans ce comité et appliquer la loi. Une réunion extraordinaire du comité d’administration, avec pour objet la modification du bureau, est provoquée le 4 décembre. Elle entérine la démission des trois membres.

«Une assemblée générale extraordinaire avait été convoquée le 22 décembre dont l’ordre du jour comportait l’élection d’un nouveau bureau et d’éventuelles suppressions de membres du CA. Mais nous avons reçu l’arrêté préfectoral début décembre et avons été pris de court», assure le président qui, depuis que la nouvelle est tombée, multiplie les prises de contact avec les institutionnels et les acteurs du milieu du football local pour essayer de trouver une solution «pour « ses » jeunes» qui sont les premiers à pâtir de la situation. «Dans un quartier comme Woippy-Saint-Éloy, plus les jeunes passent de temps au stade de foot, moins ils font de bêtises dans la rue.»

«Peut-être que cette situation est un mal pour un bien et nous permettra de repartir sous un nouveau jour», espère-t-il. «En attendant, la priorité, c’est qu’aucun de nos gamins ne soit laissé dehors.»

Sandrine Issartel
(Le Républicain lorrain)

 

Les contrôles d’honorabilité en question

Les contrôles d’honorabilité sont-ils systématiques? Non, mais ils se généralisent depuis 2021, répond le SDJES. Ils visent «des personnes intervenant à titre bénévole et qui se voient délivrer une licence sportive par une fédération sportive».

«Le ministère des Sports a conçu un service automatisé autorisant les fédérations sportives à recueillir les éléments relatifs à l’identité de leurs licenciés et à mettre en œuvre un traitement automatisé des données à caractère personnel. Ce contrôle automatisé est annuel», explique le SDJES.

Si le contrôle révèle que des personnes officient alors qu’elles ont fait l’objet d’une condamnation pénale définitive pour certains délits ou pour un crime, alors il leur est notifié une incapacité pénale d’exercice. Cela implique que la personne doit cesser sur-le-champ toute activité au sein de l’association. Si cette injonction n’est pas respectée, un rapport est adressé au préfet qui peut prendre un arrêté ordonnant la fermeture temporaire de l’association.

 

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD.