La station de moyenne montagne de Ventron (Vosges) va arrêter son activité de ski alpin, en conséquence du manque de neige récurrent depuis plusieurs années, a-t-on appris mardi auprès de son exploitant.
La station, qui a notamment vu débuter le slalomeur français Clément Noël, sera fermée cet hiver et son activité de ski alpin ne reprendra plus, du fait des « évolutions climatiques », a indiqué Thibaut Leduc, le dirigeant de la société familiale Leduc, exploitante de la station. Celle-ci est située à une altitude comprise entre 870 et 1 100 mètres.
La diminution de l’enneigement a réduit d’année en année les jours d’ouverture des pistes et par conséquent les recettes, face à des besoins croissants d’investissements, a expliqué Thibaut Leduc. La « remise à niveau » de la station, notamment en l’équipant de canons à neige, aurait coûté « 5 à 6 millions d’euros » alors que son chiffre d’affaires se situe « autour de 4 millions d’euros », a-t-il précisé.
« La saison dernière (2019/2020), on n’a ouvert que le 8 février et on a tourné seulement 25 à 30 jours », a-t-il encore rappelé. Le domaine skiable de la station, dénommée « de l’Ermitage Frère-Joseph », comprend 9 kilomètres de pistes. Selon l’estimation de Thibaut Leduc, sa fréquentation a atteint 66 000 journées-skieurs la saison dernière, en baisse d’un peu plus de 10% par rapport aux statistiques remontant à 2011/12.
Montée en gamme de son hôtellerie
La pratique du ski nordique se poursuivra et une organisation sera mise en place pour maintenir une offre locale pour l’apprentissage du ski alpin, a complété François Vannson, président (LR) du conseil départemental des Vosges.
La station va se réorienter vers de l’activité de toute saison autour du « bien-être » et de la nature, en s’appuyant sur la montée en gamme de son hôtellerie d’ici à 2022, a repris Thibaut Leduc « Il faut pouvoir travailler toute l’année, quel que soit le climat et la météo, et c’est l’hôtellerie-restauration qui le rend possible », a-t-il souligné.
L’hôtellerie-restauration est également l’activité la plus pourvoyeuse d’emplois, avec 35 permanents contre deux pour le ski, et le projet de développement devrait en doubler les effectifs, a ajouté le patron de la station. Ce projet hôtelier « paraît très pertinent » en reposant sur des « prestations de qualité », et recevra l’aide financière du conseil départemental, a commenté François Vannsson.
AFP/LQ