Le maire de Strasbourg, Roland Ries, et le président de l’Eurométropole, Robert Herrmann, ont demandé des mesures judiciaires dissuasives et rapides après les incidents de la Saint-Sylvestre, au cours de laquelle plus de 200 voitures ont été incendiées.
« Il faut que cette parole de la justice soit forte. Le sentiment qu’on peut ne jamais être sanctionné ou rarement est trop important aujourd’hui, me semble-t-il », a affirmé samedi Robert Herrmann, adjoint à la sécurité et président PS de l’Eurométropole de Strasbourg, regrettant l’absence de prise de parole de la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi. Le maire PS de la ville, Roland Ries, a également estimé, dans un communiqué, que ces « phénomènes » ne font « pas suffisamment l’objet de poursuites pénales ». « Il y a une insuffisante dissuasion liée aux incendies de voitures, on est presque à l’abri de la sanction », avait-il déclaré sur France 3 Alsace vendredi.
Le maire a demandé au préfet du Bas-Rhin, Jean-Luc Marx, la tenue d’une « réunion d’urgence » en présence de la procureure. La date de cette réunion devrait être fixée lundi, a-t-on appris samedi auprès de la mairie. « Le préfet souhaite – avec l’accord du maire – et en lien avec la procureure, mener une étude sociologique sur les causes » des exactions commises, a indiqué la préfecture du Bas-Rhin. « Sur la base de ce travail, un plan d’action sera élaboré pour agir sur la prévention de la délinquance. »
Une quarantaine d’interpellation
Si aucun chiffre officiel n’avait été communiqué mercredi, « à peu près 220 véhicules » ont brûlé dans la nuit de mardi à mercredi selon le maire, soit directement incendiés soit par propagation. Ces incidents qui se sont produits dans de nombreux quartiers de la métropole strasbourgeoise ont été deux fois plus nombreux qu’un an plus tôt. Les forces de l’ordre et les pompiers ont été à plusieurs reprises pris directement pour cibles. « Des pompiers ont été blessés et choqués », avait affirmé jeudi sur Twitter le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Bas-Rhin, dénonçant des « agressions violentes sans précédent ».
Une quarantaine d’interpellations ont été effectuées, notamment des mineurs. Vendredi, deux hommes de 19 et 21 ans ont été jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Strasbourg pour avoir brûlé des voitures la nuit du Nouvel An, selon les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA). Ils ont été condamnés à un an d’emprisonnement ferme, pour l’un, et à huit mois de prison aménagés sous forme de bracelet électronique, pour l’autre, indique le journal. La police a lancé un appel à témoins et a mis en place, avec la mairie, un dispositif d’accueil des victimes pour les accompagner dans leurs démarches.
LQ / AFP