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Vitesse adaptée sur l’A31 : test concluant


Thionville-Richemont – Mis en place il y a douze mois, le dispositif antibouchon va être étendu et pourrait prochainement devenir contraignant.

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Sur l’A31, la régulation des vitesses est active durant 8 % du temps. (Photo : Le Républicain Lorrain/Pierre Heckler)

La Direction des routes Est teste depuis un an la régulation dynamique des vitesses entre Richemont et Thionville sur l’A31. Pour prévenir la constitution des bouchons, le système s’appuie sur des panneaux à messages variables et réduit la vitesse en fonction du trafic. Le préfet réfléchit à rendre contraignant dès 2015 un dispositif jusqu’alors incitatif.

Rien n’est encore officiel et le préfet dit avoir encore besoin de consulter ses experts. Pourtant, dès 2015, Nacer Meddah pourrait décider de rendre obligatoire le respect des limitations, jusqu’alors incitatives, du système de régulation dynamique des vitesses, testé depuis un an sur l’A31 entre Richemont et Thionville. « C’est une possibilité, explique-t-on dans l’entourage du préfet, d’autant que ce genre d’évolution a généralement eu lieu au bout de douze à dix-huit mois, un peu partout en France (région parisienne, Vallée du Rhône…) où le dispositif a été testé puis pérennisé ».

> Jusqu’à 7 km/h de moins le matin

Une réunion prévue «en janvier» avec la Direction interdépartementale des routes Est (Direst) devrait être déterminante. Dans ce cas, les réductions de vitesse – de 110 à 90 ou 70 km/h – aujourd’hui conseillées deviendraient contraignantes et toute infraction serait donc potentiellement passible d’amende!

Nous n’en sommes pas encore là. Les panneaux à messages variables ont, certes, bel et bien trouvé leur place dans le paysage des habitués du parcours Metz – Luxembourg, matins et soirs. Il s’agit des périodes où la régulation se déclenche le plus souvent. « Moi, je trouve que les indications ne sont pas très claires », peste Cathy, cadre au Grand-Duché, la cinquantaine, qui ne lève pas toujours le pied à l’approche des panneaux. « Parfois, tout le monde est à 80 voire 70 et la vitesse indiquée est toujours 110 km/h, poursuit-elle. Souvent, je me fais dépasser par des automobilistes qui n’en ont rien à faire et qui roulent à fond. Parfois encore, je ne vois pas à quoi cela sert parce que la régulation se déclenche alors qu’il n’y a quasiment pas de voiture sur l’autoroute ».

Ce genre de commentaires remonte régulièrement jusqu’à Olivier Arnould. Il dirige le centre d’ingénierie, de sécurité et de gestion du trafic (CISGT) à la Direst et pilote le test de régulation dynamique des vitesses, en cours depuis fin novembre 2013 sur cinq kilomètres dans chaque sens. « D’une façon générale, il faudra attendre quelques années avant que les pratiques des usagers se stabilisent et que l’on puisse mesurer les effets réels du système. Mais dès aujourd’hui, nous avons constaté une baisse de la vitesse moyenne. Jusqu’à 7 km/h de moins lors de l’heure de pointe du matin », détaille le responsable de l’expérimentation.

Premier constat : depuis un an, le système de régulation de vitesse, qui est semi-automatique (sous le contrôle d’un opérateur), se déclenche aux heures de pointe. Soit 8 % du temps. Le matin, entre 7h30 et 9h, l’après-midi entre 16h et 20h, lorsque l’A31 (100 000 véhicules/jour dont 20 % de camions) est très chargée. « Il existe également des micropointes le midi ainsi que certains samedis en journée », complète Olivier Arnould.

Les douze derniers mois ont confirmé la fiabilité technique des moyens mis en œuvre dans, sur et au bord des voies. « Il y a eu peu de bugs, d’incohérences ou de pannes. Bon, parfois, la régulation s’est activée la nuit sur la base d’un bouchon qui n’existait pas. On a modifié et fiabilisé l’algorithme », assure-t-il.

> Étendu jusqu’à la frontière en 2015

À l’aide de boucles de comptage dans la chaussée, de capteurs magnétiques communiquant en wifi et de panneaux à messages variables, le système remonte les informations en temps réel grâce à la fibre optique qui court le long de l’A31.

Le but du dispositif est bien de réguler le trafic avant la constitution des bouchons. « Oui, c’est une meilleure fluidité du trafic par une augmentation du débit des voies qui est recherchée. Mais nous attendons aussi un gain sur l’accidentologie et des bénéfices pour l’environnement. Là, il faut envisager les choses sur la durée ». À court terme, la régulation dynamique des vitesses sera donc étendue jusqu’à la frontière luxembourgeoise (soit 26 kilomètres dans chaque sens). Toute l’infrastructure est déjà prête pour cette deuxième phase.

« On devrait attendre la fin de la période hivernale avant de le faire, même si c’est évidemment le préfet qui arbitrera. Disons que si l’hiver est rude et que les personnels doivent gérer en même temps les conditions météo et le déploiement jusqu’au Luxembourg, ce ne sera pas simple ».

Alain Morvan (Le Républicain Lorrain)