La centrale nucléaire est actuellement inspectée de fond en comble. L’objectif est de prolonger sa durée de vie.
Depuis le 26 mai, la troisième visite décennale de la tranche 2 du CNPE de Cattenom est en cours. Un ensemble d’opérations industrielles lourdes afin de vérifier que les conditions d’exploitation sont réunies pour les dix ans à venir.
Le centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Cattenom fonctionne, depuis le 26 mai, au rythme de la troisième visite décennale de sa tranche 2.
«C’est l’un des grands jalons qui doivent permettre de prolonger la vie de la centrale nucléaire de Cattenom au-delà de quarante ans», explique Thierry Rosso, le directeur du site mosellan. Objectif de cette visite décennale : permettre à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de se prononcer sur la poursuite de l’exploitation de cette tranche pour les dix années à venir.
«1 800 activités, très largement interdépendantes »
Pour aborder ce test majeur dans les meilleures conditions, un énorme ensemble d’opérations de maintenance, de remplacement de matériels mais aussi d’améliorations et de mises en conformité à la suite des enseignements post-Fukushima ont été programmées.
Au total, ce seront quelque «1 800 activités, très largement interdépendantes, qui seront conduites sur une période de cinq à six mois», souligne Fabien Desgranges, le chef d’arrêt de tranche. Un marathon d’une extraordinaire complexité qui a été préparé depuis dix-huit mois et mobilisera jusqu’à 3 000 intervenants, personnels EDF et sous-traitants.
Épreuve hydraulique lundi
Au menu notamment : la modernisation de la salle de commandes, l’inspection de la cuve du réacteur n° 2, des tests d’étanchéité de la double enceinte en béton du bâtiment réacteur ou une épreuve hydraulique (à plus de 200 bars) du circuit primaire, programmée pour ce lundi 30 juillet sous l’œil des inspecteurs de l’ASN.
Les réjouissances ne manquent pas, d’autant qu’aux «figures imposées classiques» des visites décennales s’ajoutent cette fois nombre de travaux liés aux normes post-Fukushima, mais pas seulement… «Il y a tout ce qui concerne la protection des installations contre les séismes, mais aussi la prévention des phénomènes climatiques extrêmes, grands vents ou inondations», détaille encore le directeur du CNPE.
Enfin, sur cette tranche, les travaux d’augmentation des marges de sécurité pour faire face aux périodes de forte chaleur – c’est d’actualité – sont également en cours : les quatre groupes frigorifiques de l’enceinte ont ainsi été remplacés par des unités plus puissantes et la climatisation du bâtiment abritant le diesel de secours a été réalisée.
Hervé Boggio (Le Républicain lorrain)