Accueil | Grande Région | Violences sexuelles : un protocole signé entre l’autorité judiciaire et les kinésithérapeutes en Moselle

Violences sexuelles : un protocole signé entre l’autorité judiciaire et les kinésithérapeutes en Moselle


Depuis 2014, la présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Pascale Mathieu, mène une lutte active contre les violences sexuelles dont peuvent être victimes les patients. (Photo Miguel Antunes)

Depuis 2008, onze patients ont dénoncé des faits de violences sexuelles commis, en Moselle, par leur praticien. Un protocole facilitant la communication entre le Conseil de l’ordre départemental des masseurs-kinésithérapeutes et l’autorité judiciaire a été signé, ce lundi 11 mars, à Metz.

Depuis 2008, en Moselle, sur les 324 affaires que le Conseil de l’ordre départemental des masseurs-kinésithérapeutes a eues à traiter, onze concernaient des violences sexuelles, soit 3 %. « C’est peu, mais c’est trop », estime le président de l’ordre de Moselle, Jean-Baptiste Del Torchio.

« Il est indispensable que nos cabinets soient un sanctuaire où nos patients se sentent en confiance et en sécurité », insiste-t-il, car si « la majorité de nos confrères sont irréprochables, une minorité jette le discrédit sur notre profession par leur perversité et leur capacité à profiter de personnes vulnérables ».

Un « Tour de France »

Depuis 2014, la présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Pascale Mathieu, mène une lutte active contre les violences sexuelles dont peuvent être victimes les patients. « En 2023, sur 187 affaires jugées par la Chambre disciplinaire nationale, trente-quatre concernaient des violences sexuelles, soit 18 % », rapporte-t-elle.

La présidente fait actuellement le « Tour de France » pour faire signer un protocole de transmission des signalements d’infractions sexuelles au parquet à la suite des dénonciations reçues par le conseil national et les conseils départementaux de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes.

La signature a eu lieu ce lundi 11 mars à Metz. (Photo Miguel Antunes)

Pas de pouvoir d’enquête pour l’ordre

« Lorsque nous recevons des signalements, nous sommes souvent fort démunis », admet la présidente. « De même lorsque nous devons statuer en l’attente d’un jugement pénal », ajoute-t-elle. Un protocole devrait faciliter la communication dans les deux sens entre l’institution judiciaire et l’ordre qui, lui, ne dispose pas de pouvoir d’enquête. « Le pouvoir d’enquête de l’ordre judiciaire peut nous permettre de mettre un terme à la carrière des professionnels mis en cause », explique Pascale Mathieu.

Ce lundi 11 mars, c’est à Metz qu’elle a fait étape, en présence du procureur général de Metz, François Perain, et des procureurs de la République de Metz, Yves Badorc, de Thionville, Brice Partouche, et de Sarreguemines, Olivier Glady. « Rares sont les ordres qui ont entamé une telle démarche », a salué François Perain.