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Violences conjugales à Fameck : l’épouse écope d’une peine plus lourde que son mari


Le couple était convoqué à la même barre du tribunal judiciaire de Thionville, quai Marchal. Photo RL /Armand FLOHR

Monsieur et madame étaient poursuivis devant le tribunal correctionnel de Thionville mardi pour des violences aggravées. Un soir de septembre, la dispute alcoolisée a dégénéré au domicile familial, à Fameck. L’épouse écope d’une peine supérieure à celle de son mari.

Elle a bu deux bouteilles de rosé ce soir-là. Il a avalé entre un litre et deux litres de bière. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils ont bien dormi, au contraire. Le couple s’est violemment disputé le 12 septembre dernier à Fameck. Jusque dans la chambre à coucher. L’épouse ne se souvient pas de grand-chose.

« J’étais en colère », glisse-t-elle aux magistrats du tribunal correctionnel de Thionville. Elle est poursuivie pour des violences aggravées, tout comme son mari. Ils se tiennent côte à côte à la barre. Elle est petite, manteau long, baskets blanches. Il est grand et sec, pull et pantalon gris.

Le couple ne conteste pas. Les disputes sont fréquentes à la maison. Ils sont âgés d’une quarantaine d’années, mariés depuis un bail. Ils ont trois grands enfants. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui a donné l’alerte. Les gendarmes sont intervenus au domicile familial vers minuit.

Menace au couteau

Le mari a de meilleurs souvenirs de cette soirée qui a dégénéré. Il rapporte que son épouse le cherchait, insistait. « J’ai jeté tout ce qui pouvait être dangereux par la fenêtre. J’ai tout de suite pensé au pire », explique-t-il. Mais sa femme est parvenue à attraper un couteau avec lequel elle a menacé son conjoint. Elle lui a mis un coup de poing. Il l’a poussée, elle est tombée puis elle s’est cognée. Voilà ce qui ressort de leurs déclarations respectives.

Le mari présentera des hématomes au niveau du cou et des avant-bras, des blessures de défense selon l’expert qui l’examine. L’épouse sera marquée par un bleu au visage et une plaie d’un centimètre dans la joue. « On peut imaginer qu’un objet tranchant vous a percé la joue », suggère le président du tribunal.

Du sursis et des obligations

« Madame est une de ces personnes dont on ne sait jamais comment elles vont réagir au repas de famille, à la table de Noël », image l’avocate du mari, Me Anne-Sophie Dreuil. Elle souligne un réel contraste entre son client, ingénieur au Luxembourg, et son épouse sans emploi, « au parcours de vie compliqué ». Elle dépeint un époux sous emprise qui peine à le reconnaître. « Il faut que madame et la juridiction comprennent que les violences conjugales, les violences verbales et morales existent à l’encontre des hommes aussi », insiste l’avocate. « Il n’a fait que se défendre », poursuit-elle.

L’épouse, sans avocat, n’ajoutera rien.

Il prend quatre mois de prison avec sursis. Elle écope de cinq mois de prison avec sursis. Une peine supérieure motivée par l’utilisation du couteau. Tous deux, jamais condamnés jusqu’ici, devront justifier de soins en lien avec leur consommation d’alcool et d’un stage de prévention aux violences faites au sein du couple.

Frédérique Thisse (Le Républicain Lorrain)

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