Alors que les équipes de Veolia œuvraient jeudi dernier à réparer une fuite d’eau, un affaissement soudain du sol a mis au jour une profonde cavité.
Le jeudi 2 janvier, aux alentours de 16 h 30, une intervention de routine rue François-Raspail à Villerupt s’est transformée en scène d’alerte. Alors que les équipes de Veolia œuvraient à réparer une fuite d’eau, un affaissement soudain du sol a mis en lumière une cavité de 2,3 mètres de profondeur. Dans la foulée, un périmètre de sécurité a été établi autour des deux maisons les plus proches du sinistre.
«Un des logements était inoccupé, mais un habitant de la maison adjacente a dû être évacué par précaution », précise le maire de la commune, Pierrick Spizak. Par ailleurs, une fuite de gaz a été détectée, nécessitant l’intervention rapide de GRDF et la coupure de l’alimentation pour toute la rue jusqu’à samedi 11 janvier, vers midi. Face à l’ampleur du phénomène, une réunion d’urgence s’est tenue vendredi après-midi, regroupant les services de la mairie, GRDF, Veolia, la sous-préfecture et les spécialistes du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Selon les premiers éléments, l’effondrement pourrait être d’origine karstique, un phénomène lié à la dissolution du calcaire présent sous la surface. Cependant, «aucune étude approfondie n’a encore été réalisée», souligne le maire. Le haut de la rue reste donc fermé pour plusieurs semaines, le temps d’une expertise complète.
Ce n’est pas la première fois que Villerupt fait face à ce type de problème. En 2020, un trou de cinq mètres de profondeur et huit mètres carrés avait été signalé rue Émile-Zola, à seulement 700 mètres de la rue Raspail. Là encore, l’événement avait entraîné l’évacuation de plusieurs habitants et des travaux de consolidation prolongés.
Les riverains, bien que patients, expriment leur inquiétude face à ces répétitions : « Cela perturbe la circulation, mais mieux vaut quelques semaines d’incommodité que des blessés », concède l’un d’eux. La mairie s’emploie dès à présent à préparer un dossier de demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle auprès de la sous-préfecture.
Cette procédure permettrait de débloquer des fonds pour les travaux d’étude et de sécurisation, ainsi que pour les indemnisations des habitants affectés. La priorité, selon Pierrick Spizak, est claire : « Assurer la sécurité des riverains tout en identifiant les causes profondes de cet affaissement. Une expertise approfondie est indispensable pour prévenir de nouveaux incidents ».
Anaïs Riffi