Le site de Micheville est l’objet de toutes les attentions. Daniel Rochatte, responsable de Micheville Air Park, n’en peut plus de voir des dizaines de motos et quads « massacrer » le site chaque week-end. Les élus se sont rendus sur place.
« Ils sont en train de tout dévaster sur le site de Micheville. Après trente ans de pédagogie et de laxisme, il serait temps de sévir. » Daniel Rochatte n’en peut plus. Après être tombé une fois de plus sur plusieurs dizaines de motos et quads, le président de Micheville Air Park a décidé d’alerter les élus. Il y a quelques jours, il a montré à celles et ceux qui ont répondu à son invitation les dégâts que font les deux et quatre roues sur cet Espace naturel sensible (ENS), riche en espèces protégées. « Les samedis, ils sont moins nombreux. Mais les dimanches, il peut y en avoir jusqu’à cinquante. Ils labourent tout. Ils détruisent également le mur en plastique de 60 cm de haut qui entoure le lieu et qui doit empêcher les batraciens de traverser les routes et les rediriger vers les crapauducs. D’ailleurs, depuis l’aménagement du contournement Tiercelet/Audun-le-Tiche, on n’en voit plus. Il faut aussi souligner que depuis l’abattage des milliers de pins noirs, censés développer la biodiversité, ça leur donne encore plus d’espaces à massacrer ! »
D’après le passionné de nature, les motards viennent avec des remorques, et sont immatriculés au Luxembourg, quand ils ont des plaques. « Et quand je vais les voir pour les sensibiliser, ils me répondent qu’il n’y a aucune signalétique et que personne ne leur interdit l’accès. »
Des amendes ?
Daniel Rochatte rappelle que les amendes encourues peuvent aller jusqu’à 3 000 euros, avec confiscation du véhicule. « C’est un espace protégé. Les élus doivent prendre leurs responsabilités. Après les déchets industriels, qui continuent à être déversés en masse le long de la frontière, si bien qu’on se demande si les propriétaires des terrains laissant leurs barrières ouvertes ne font pas exprès dans le but de faire travailler ensuite les entreprises de nettoyage locales, le Luxembourg nous envoie maintenant ses motards. Et de notre côté, on entend le refrain : “Ça ne sert à rien de porter plainte, on ne peut pas les coincer.” C’est lamentable. »
Du côté des élus ayant effectué la visite proposée, c’est la consternation. L’ancien maire de Villerupt, Alain Casoni, a même tenté d’aller au contact avec les visiteurs, sans succès. « Mais ça bouge. Tout le monde semble avoir pris conscience qu’il fallait bouger. Ce serait dommage de voir détruit le travail de mise en valeur du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, surtout à cette période de nidification. On est donc en train de réfléchir à une première étape de sensibilisation. On va dans la foulée installer une signalétique interdisant l’accès aux véhicules. Puis on envisage la mise en place de vidéosurveillance, et la mobilisation de moyens humains comme la police. On veut aller au bout des choses », confirme Sébastien Rehibi, élu à Villerupt et vice-président de la communauté de communes du Pays-Haut val d’Alzette (CCPHVA) en charge des mobilités douces.
Sébastien Bonetti (Le Républicain lorrain)