Non-assistance à personne en danger. C’est le motif pour lequel comparaissaient cette femme et son fils, lundi au tribunal de Briey. Sauf que, pour eux, le danger en question n’existait pas.
L’histoire remonte à juillet 2012. Le concubin de la prévenue, déjà gravement malade, est victime d’une chute dans son domicile de Villerupt. Allongé sur le sol, il est incapable de se relever. Mais sa situation ne provoque aucune réaction particulière chez sa compagne et son fils. L’infirmière de la victime vient ensuite lui injecter sa piqûre habituelle puis s’en va, sans être alertée par ce qui vient de se passer.
Toute la journée durant, l’homme restera dans cette position, pendant que le fils s’avine devant la télé et que Madame vaque à ses occupations. C’est seulement vers 19h que le jeune homme recommande à sa mère d’appeler les pompiers. À leur arrivée, ils trouvent le malheureux dans une situation sanitaire déplorable, où déjections, urine, sang et vomi s’entremêlent. Il finira par décéder d’asphyxie dans la nuit.
« Je pensais qu’il faisait semblant »
À la barre, les deux mis en cause font face à la stupéfaction du tribunal, qui ne comprend pas une telle indifférence. « Il est tombé, mais je n’ai rien vu d’anormal. Je pensais qu’il faisait semblant, il avait déjà fait le coup auparavant. Et les médicaments que je prends pour lutter contre ma dépression me font perdre la notion du temps », tente de justifier la prévenue. Son fils, lui, dit s’en vouloir. « Je suis désolé de ce qui est arrivé. Si j’avais su que c’était aussi grave, j’aurais agi avant. »
Pour la procureure Emily Bandel, « les facultés cognitives et intellectuelles de ces deux personnes permettent un léger doute sur leur capacité à agir comme il aurait fallu ». Leur avocat, Me Kremser, poursuit dans ce sens. « Ils n’avaient pas conscience du péril », estime-t-il.
La procureure requiert la relaxe. Le tribunal suit.
A.R. (Le Républicain Lorrain)