Ça ne fera peut-être pas sourire tout le monde mais quoi qu’il en soit vous serez filmés. Trente-neuf nouvelles caméras de vidéoprotection vont quadriller le centre-ville d’ici mi-avril et les images seront transmises en direct dans les locaux de la police municipale.
Le matériel
Rien, ou presque, ne pourra échapper à l’œil des policiers. Trente-neuf nouvelles caméras vont bientôt quadriller le centre-ville de Thionville. Au total, il y en aura désormais 117 sur la commune. Certaines ont une vue fixe, les plus performantes tournent à 360 degrés. L’installation est quasi finie. L’usage devrait être optimal d’ici mi-avril.
Les raisons
« La répartition de ces caméras correspond à des besoins établis par des référents de la direction départementale de la sécurité publique sollicités par la municipalité », explique Laurent Cavalieri, chef de la police municipale à Thionville. Plusieurs points sensibles ont été listés. « Comme le parking P2 à la gare où les voitures sont régulièrement dégradées, les vestiaires de la piscine où des vols sont commis… » Huit caméras ont été posées au Puzzle, centre culturel et numérique, qui a encore subi des dégradations cette semaine et dont les toilettes ont longtemps fait l’objet de fréquentations douteuses avant que leur accès ne soit limité.
La place Roland, les parcs Wilson et Mandela, le skate parc seront également filmés H24. Avec dix caméras en plus, le centre piétonnier sera, lui, visible sous tous les angles.
L’usage
La municipalité préfère le terme plus consensuel de vidéoprotection à celui de vidéosurveillance. Car l’enjeu de ces équipements est, dit-on, de sécuriser la ville et non d’en espionner les occupants. « Il s’agit aussi de faciliter le travail des policiers municipaux sur le terrain » , souligne leur patron.
Un agent sera mobilisé au quotidien devant les écrans aménagés dans le Centre de surveillance urbaine, dans les locaux de la police municipale. Un micro le reliera à une patrouille de terrain, susceptible d’intervenir rapidement si nécessaire. « Ces caméras permettent aussi de filmer nos interventions et de mettre fin à certaines affabulations sur la manière dont elles se déroulent », ajoute Laurent Cavalieri.
Les règles
« Si un habitant ou un commerçant dépose une poubelle à la mauvaise heure au centre-ville piéton, il peut être identifié », glisse le chef de la municipale. Il suffit en effet de rembobiner la vidéo pour mettre un visage sur la faute. D’autant que la qualité des images, même zoomées, laisse peu de place au doute.
La démarche peut apparaître un brin intrusive… « Mais le but, ce n’est pas que les gens se sentent épiés », répète Laurent Cavalieri, également responsable de l’exploitation des images. « L’objectif premier, c’est la dissuasion », renchérit le cabinet du maire.
Promis, les voitures mal garées ne seront pas verbalisées à distance (même si l’équipement le permet). « Il faut continuer de privilégier le rapport courtois, le contact entre la population et la police », maintient le cabinet du maire. Les agents promettent de rester « souples ».
Autre précision qui a son importance : tout le monde n’aura pas accès à la salle sécurisée et aux enregistrements des images prises sur la voie publique. Les bandes seront détruites au bout de 14 jours, et exploitables sur seules réquisitions des forces de l’ordre. Enfin, que les plus frileux se rassurent : la Commission nationale de l’informatique et des libertés veille au grain. Toutes les fenêtres des habitations privées, potentiellement filmées par les caméras en ville, seront floutées.