Chaque année, la municipalité étoffe son réseau de caméras en investissant la somme de 50 000 €. Si ce dispositif de vidéoprotection répond globalement aux attentes des forces de l’ordre, il souffre toutefois d’une limite : dans les quartiers sensibles, son utilisation paraît vouée à l’échec.
La rue Molière, théâtre d’un interminable trafic de stupéfiants ? «Il semblerait que ça se calme ces derniers temps», laisse entendre Laurent Cavalieri, responsable de la police pluri-communale. Nous avons déjà conté les mésaventures des habitants de cette rue encaissée du quartier de la Côte-des-Roses. Profondément enracinés dans le décor, des dealers y dicteraient leur loi à proximité du city-stade et aux abords d’une entrée d’immeuble.
Pour mettre fin à cet état d’impunité et les tenir à l’œil, la municipalité et le bailleur social Batigère ont cofinancé l’achat de deux caméras. Ça aussi, on l’a déjà écrit, tout comme l’inefficacité du dispositif qui n’aura tenu que… deux jours. Le temps pour plusieurs individus de localiser cet œil inquisiteur, de passer par une trappe de désenfumage et de le mettre hors-service.
Les faits remontent au 5 août 2021. À cette époque, Christiane Zanoni, adjointe municipale dévolue à la sécurité, faisait preuve de résilience : «On réfléchit à remettre des caméras à des endroits où ils n’auraient pas accès.» Un an plus tard, cette déclaration demeure lettre morte.
«Ici, on a l’habitude de fermer les yeux
Rue Molière, l’accalmie sur le front délictuel coïnciderait donc avec l’absence de vidéoprotection. Certains y verront un concours de circonstances. D’autres une limite à cet allié technologique en zone sensible : «Ici, on a l’habitude de fermer les yeux, souffle un jeune majeur du quartier. Si tu installes une caméra, tu peux être sûr qu’elle sera bousillée dans la foulée. Et personne ne prendra le risque d’appeler les policiers. Du moins pas “pendant” l’opération…»
Cette prise de position ne saurait résumer l’état d’esprit général de la Côte-des-Roses. Mais elle témoigne d’un ressenti dans lequel se teintent crainte de représailles et sentiment d’appartenance exacerbé à une même cité.
Sans entrer sur le terrain sociologique de la vie “au quartier”, Laurent Cavalieri croit déceler dans le recul, «fragile», du trafic de drogue rue Molière les effets d’une présence policière plus soutenue. «Nous y multiplions les patrouilles. Et la police nationale aussi, notamment en soirée.» De quoi conforter son point de vue sur les bénéfices de la vidéoprotection : «Sur le terrain délictuel, rien ne remplace l’uniforme. La caméra, c’est un outil complémentaire, très utile pour confondre un contrevenant ou diriger une patrouille sur un incident.»
Mon œil , la police ferme les yeux c est un véritable bordel dans les caves . Bruit jusqu’à pas d heure , La police ne fait aucune patrouille ni descente malgré qu’elle est au courant les habitants subissent car on les laissent faire .