Le ministre de la Santé français, Olivier Véran, a alerté jeudi soir sur la « situation inquiétante » en Moselle, où un nombre important de cas de variants sud-africain et brésilien du coronavirus ont été détectés, pouvant justifier des mesures de contrôle supplémentaires.
« Nous avons identifié dans ce département de la Moselle plus de 300 cas de mutations évocatrices de variants sud-africains et brésiliens ces quatre derniers jours, et (…) il y avait déjà 200 cas supplémentaires identifiés les jours précédents », a-t-il indiqué jeudi au cours d’une conférence de presse.
Il se rendra vendredi dans le département. Objectif : « évaluer la situation, échanger avec l’ensemble des élus du territoire, les acteurs de santé, le préfet, les responsables de l’Agence régionale de santé, et mener une concertation afin d’anticiper les réponses qu’il nous faudra trouver collectivement ».
« Il nous faut être prêts à agir évidemment, si la situation devait le nécessiter, afin de protéger la population dans un territoire qui a déjà payé un lourd tribut à la pandémie », a souligné le ministre.
Ces deux variants sont particulièrement surveillés car, outre qu’ils semblent être plus contagieux, comme celui qui a émergé au Royaume-Uni, ils pourraient également être « moins sensibles à certains vaccins disponibles » et « échapper aux anticorps fabriqués » par les personnes guéries du Covid-19, a souligné Olivier Véran.
Début de diffusion non maîtrisée
Les cas en Moselle ne peuvent pas tous être reliés à des foyers de contagion groupés (clusters), à des voyages à l’étranger ou à des contacts avec des personnes ayant voyagé, a précisé le ministre, ce qui pourrait indiquer un début de diffusion non maîtrisée de ces variants dans la population.
Les autres départements français sont beaucoup moins touchés par ces deux variants, avec entre zéro et « près de 40 cas » (en Dordogne), et une proportion « de l’ordre de 4 % à 5 % » de l’ensemble des cas positifs à l’échelle du pays. Il s’agit de cas suspectés d’être des variants après analyse par test PCR de criblage, une méthode plus poussée que les PCR classiques, qui doit ensuite être confirmée par un séquençage génétique.
Dans le même temps, le variant britannique, suspecté de représenter 15 % du total des cas positifs il y a encore une semaine, est probablement « responsable de 20 % à 25 % des infections » aujourd’hui, a estimé Olivier Véran.
AFP/LQ