La capitale mosellane veut obtenir le classement Unesco de son hypercentre. Il faut d’abord être sélectionnée par le Comité des biens français.
Deux ans après son inscription sur la liste indicative française du patrimoine mondial, Metz s’apprête à vivre une étape cruciale pour sa candidature Unesco.
Le 19 avril, la Ville sera auditionnée par le Comité des biens français, réuni au ministère de la Culture à Paris. Pendant 20 minutes, Metz devra présenter et expliquer la valeur universelle de son bien, ainsi libellé : «Metz royale et impériale, enjeux de pouvoir, confrontation stylistique et identité urbaine».
En d’autres termes, montrer que son histoire, longue de trois millénaires (Saint-Empire romain germanique, royaume de France, annexion allemande), lui a légué un patrimoine architectural et urbain remarquable, dont la recomposition savante, à la fin du XIXe siècle, lui confère cette valeur universelle exceptionnelle. «Nous allons à ce rendez-vous avec le maire de Metz et deux membres de notre comité scientifique, son directeur, l’architecte nancéien Joseph Abram, à qui l’on doit le classement du Havre à l’Unesco en 2005, et l’historienne de l’art Christiane Pignon-Feller », précise Hacène Lekadir, adjoint à la culture de Metz. Seul le succès permettra à Metz d’accéder à la seconde marche où il lui sera, cette fois, demandé de décrire son bien.
Enfin, troisième et dernière étape, le plan de gestion. Metz devra mettre en avant son engagement pour la sauvegarde de son patrimoine. Un point sur lequel la Ville a bien anticipé en effectuant de récentes réhabilitations (basilique Saint-Vincent, églises Notre-Dame, Saint-Martin et Saint-Eucaire, porte des Allemands) et en multipliant par sept son secteur sauvegardé. «On espère que la France nous proposera en 2017 pour une inscription fin 2019 à l’Unesco, sachant qu’il y a 18 mois d’instruction», précise l’adjoint à la culture. En attendant, une conférence publique – la toute première – se tiendra demain à l’Arsenal de Metz en compagnie du comité scientifique.
Les Badinter dans le comité de soutien
L’occasion de lancer officiellement son comité de soutien qui a déjà parmi ses ambassadeurs les époux Badinter, le designer Stark et l’écrivain Mathias Enard. Dans cette perspective de rayonnement, la Cité de l’architecture à Paris devrait accueillir au printemps 2017 (puis l’Arsenal de Metz de juin à octobre 2017) une exposition consacrée à Jacques-François Blondel (1705-1774), grand théoricien de l’architecture et auteur d’un seul et unique projet, la place d’Armes à Metz.
Gaël Calvez (Le Républicain lorrain)