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Une usine de solvants « verts » s’installe sur le site de la centrale à charbon de Saint-Avold


La centrale fonctionnera encore au charbon cet hiver. (photo AFP)

Des équipements lourds sont arrivés jeudi pour construire une usine de solvants « verts » sur le site de Saint-Avold (Moselle), qui abrite l’une des deux dernières centrales électriques françaises fonctionnant au charbon.

Les équipements destinés au projet ReSolute de la start-up Circa apparaissent comme un début de reconversion du site. En septembre dernier, le président Emmanuel Macron avait annoncé la reconversion de la centrale à la biomasse d’ici à 2027, mais les syndicats déplorent depuis une absence de concrétisation.

En attendant la transformation de la centrale, qui fonctionnera encore au charbon l’hiver prochain, les premiers containers transportant les équipements de la future usine de solvants ont été déchargés en présence du préfet de la Moselle, Laurent Touvet.

Ce projet de 73 millions d’euros, qui doit démarrer fin 2025, « marque une première étape vers de nouvelles activités », s’est-il félicité. L’usine de solvants doit compter à terme une cinquantaine d’emplois directs et 250 indirects.

L’État soutient la transformation de la plateforme via le programme France Relance et le fonds charbon. Près de 20 millions d’euros de subventions ont été allouées au projet Circa en provenance de l’Etat, de l’UE et des autorités locales.

Sur 1,5 hectare appartenant à GazelEnergie, propriétaire de la centrale, à terme 1.200 tonnes de solvants verts seront produits chaque année à partir de sciure de bois, issue de forêts vosgiennes et allemandes.

« Un solvant vert, non toxique et non cancérigène », selon David-Alexandre Leduc, de Circa Chemicals Sustainable, une société d’origine australienne dont le siège se trouve à Oslo.

Les solvants, habituellement d’origine pétrochimique, sont utilisés notamment en pharmacie, pour les cosmétiques ou le recyclage des textiles ou des batteries.

Reste à obtenir de l’État une autorisation environnementale, une fois l’enquête publique terminée. Celle-ci devrait démarrer à la fin de l’été.

Circa tombe à point nommé, d’après Antonin Arnoux, directeur du site de GazelEnergie. « C’est un bon signal pour nous permettre de limiter l’impact d’un potentiel arrêt total, ou pas », de la centrale à charbon, a-t-il dit.

S’il juge le projet insuffisant pour transformer intégralement le site, il le qualifie de « maillon essentiel », car à ce jour, c’est le plus abouti.

Outre le passage de la centrale à charbon à la biomasse ou au gaz, GazelEnergie développe un projet de production d’hydrogène sur le site, qui devrait être mis en service en 2027.