Agoraé : tel est le nom de l’épicerie solidaire et sociale à disposition des étudiants, au campus Bridoux. De quoi faire ses courses à prix doux.
Au cœur du campus Bridoux, non loin des locaux du Crous, se niche une petite épicerie sociale à destination des étudiants messins. Son nom – Agoraé – évoque un lieu d’échange et se conclut d’un « é » pour « étudiants ».
Une structure similaire existe déjà à Nancy depuis 2011. « Elle était l’une des premières en France , précise Martin Creton, le président de la Fédération étudiante de Lorraine (Fédélor). Là-bas, on compte une centaine de bénéficiaires de l’Agoraé. Le besoin existait aussi à Metz. Alors, on a cherché un local. »
Le Crous a proposé d’en fournir un à Fédélor… d’où l’installation à Bridoux. « Cependant, tout étudiant messin peut y venir… même si c’est moins pratique pour ceux extérieurs à ce campus , évoque le président de Fédélor. Peut-être existera-t-il un jour une Agoraé au Saulcy ? Pour l’heure, on avance pas à pas. »
Lancée en novembre, l’Agoraé messine compte une trentaine de bénéficiaires pour le moment. Des jeunes sélectionnés sur critères sociaux par le personnel du Crous. Le principe : « Aider d es étudiants qui ne disposent d’un « reste à vivre » – après déduction des loyers, frais de scolarité, etc. – que de 250 euros ou moins. »
L’Agoraé est fournie par la Banque alimentaire et propose des produits à 10 % du prix du marché. « Un paquet de pâtes vendu à 80 centimes coûte, ici, 8 centimes », illustre Martin Creton.
Souad, 22 ans, a adhéré au concept depuis son lancement à Metz. Étudiante en troisième année en Histoire, elle ne se serait pas vue frapper à la porte des Restos du cœur. Pas le courage. « Ici, c’est différent… On est entre étudiants », souffle-t-elle en riant.
C’est un peu le principe : l’Agoraé se veut un lieu de vie ouvert à tous les étudiants. En marge de l’épicerie solidaire, à Nancy, une « bibliothèque participative » a vu le jour. Les étudiants amènent un livre et en prennent un autre à la place. Un stock d’une centaine de romans existe désormais. D’autres projets sont envisagés : des cours de guitare, de couture, des jardins partagés. Le principe reste la gratuité.
À Metz, l’épicerie solidaire est gérée par deux jeunes filles en service civique. Souad ne voit que des points positifs à cette initiative. À un détail près : « Il n’y a jamais d’eau, ni de papier toilette , a-t-elle remarqué. Et pas beaucoup de choix pour les aliments. Mais je fais des économies énormes sur mes courses… et je n’ai qu’à y passer en sortant des cours. »
Martin Creton explique le manque de ces produits simplement : « La Banque alimentaire aide déjà beaucoup d’associations. On fait avec ce qu’on a ! »
Marie Koenig (Républicain Lorrain)
L’Agoraé est ouverte lundi et mardi de 16 h à 21 h, vendredi de 17 h 30 à 20 h 30.