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Un projet photovoltaïque sur les cendres des hauts fourneaux


Un projet de centrale photovoltaïque pour alimenter 3 000 foyers est en cours sur les anciennes friches de l’usine sidérurgique de Jœuf. (Photo : Marianon Duchalet)

Les projets de créations de centrale photovoltaïque fleurissent dans la vallée de l’Orne. Energreen compte implanter quelque 24 000 modules sur une ancienne friche sidérurgique, à cheval entre Moyeuvre-Grande et Val de Briey. Présentation en cinq points.

Jusque dans les années 1990 se dressaient fièrement les hauts fourneaux de l’usine sidérurgique de Jœuf. Démantelé dans les années suivant la fermeture, le site était à l’état de friche. Il y a un an, Energreen, filiale du groupe UEM (Usine d’électricité de Metz), déposait un permis de construire pour y installer une centrale photovoltaïque. Le projet avance par étapes. Le site est en cours de remblaiement.

Une centrale pour 3 000 foyers

Près de 24 600 modules, implantés sur micropieux, sur une surface de 13,4 hectares, voilà ce que pourrait être la centrale d’Energreen. La puissance totale installée permettrait une production annuelle de près de 16 GWh, soit la consommation de 3 000 foyers environ. La centrale sera raccordée au poste de Montois-la-Montagne, situé à 5 km, et l’électricité injectée dans le réseau d’électricité publique.

Entre deux communes

Le projet est à cheval sur deux communes, au sud-ouest de Moyeuvre-Grande pour la plus grande partie, et au sud-est de Val de Briey, au lieudit de Brouchetière. Il s’étendra entre l’Orne et entre la société Alfalor et le barrage de Beth.

En plusieurs phases

Première étape, le remblaiement pour rattraper le niveau topographique de la plateforme 1, déjà remblayée. Seront utilisés des matériaux inertes, issus de l’exploitation de la carrière de calcaire. Pour relever la surface d’environ 15 m, 430 000 m de remblais seront nécessaires. Cette étape devrait durer un an.

Les enjeux environnementaux

Un inventaire sur les habitats, la faune et la flore a été réalisé sur quatre saisons, de septembre 2021 à juillet 2022. En découle le retrait de 7 hectares de la zone d’implantation potentielle, pour garantir le maintien de la biodiversité.

On notera par exemple que le remblai de la zone nord est réduit en faveur du cuivré des marais, un papillon. Le talus et un promontoire, vestige de l’usage passé du site, sont conservés pour le lézard des murailles. Les arbres hérités de la première réhabilitation du site, lisières boisées et pelouses de bordure, seront aussi préservés.

Des mesures compensatoires seront prises pour certaines espèces présentes sur le site, telles que l’alouette lulu ou le petit gravelot.

Des retombées économiques

L’accueil du parc photovoltaïque aura des retombées économiques pour les collectivités. D’abord une taxe d’aménagement, au moment du permis de construire, puis chaque année au titre de la taxe foncière sur le bâti.

La maintenance et l’exploitation du parc devrait générer par ailleurs de l’emploi.

Marianon Duchalet
(Le Républicain Lorrain)