C’est une première au centre pénitentiaire de Metz. Avant ce mardi, à 16h30, aucune arme n’avait encore jamais été «parachutée» dans la cour de la prison.
Les «parachutes», envoyés aux détenus par-dessus les murs d’enceinte, renferment habituellement des contenus inoffensifs. Changement de donne hier après-midi, au centre pénitentiaire de Metz-Queuleu où, pour la première fois, un colis envoyé par-dessus le mur contenait une arme, en l’espèce un pistolet.
Vers 16h30 mardi, un surveillant attaché à la vidéosurveillance repère un scooter circulant le long de l’enceinte et avertit son collègue que le, ou les inconnus, sur le deux-roues viennent d’envoyer un «parachute» depuis un parking réservé au personnel, et autour duquel a été posé un grillage. Les travaux encore incomplets ont laissé un passage, une faille dans laquelle l’équipage inconnu est entré au culot.
Le colis, qui aurait pu tomber dans la cour de promenade, arrive en fait dans une zone neutre, une terminologie qui désigne un espace compris entre le mur de l’établissement et la cour où circulent les détenus.
Le procureur se déplace sur les lieux
Récupéré par le surveillant mis en alerte, le paquet est passé au scanner à rayons X. Un système identique à ce que l’on trouve dans les aéroports et sur l’écran duquel se dessine nettement la forme de l’arme. Aucune information ne permet d’affirmer son caractère véritable ou factice. Quel qu’il soit, l’effet psychologique est aussi efficace sur une victime braquée. Cette arme, qui a provoqué la montée sur place du procureur, pose question, parce que cette fois, il ne s’agit plus de shit, de téléphone portable ou de carte Sim. Des envois courants. À qui était-elle destinée? Et à quoi allait-elle servir? Évasion? Règlement de compte à l’intérieur de cet établissement qui, hier, comptait 500 détenus pour 414 places?
Ce contenu, inédit à Metz, ne serait pas une première dans le périmètre géographique de la direction régionale pénitentiaire de Strasbourg. Une arme a déjà été retrouvée quelques années plus tôt sur le chemin de ronde de la maison d’arrêt de Montbéliard.
Frédéric Clausse (Le Républicain lorrain)