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Un pâtissier pour animaux à Metz !


Régis Andrès se lance dans un commerce inédit à Metz : la pâtisserie fraîche pour animaux. (Photo RL/Karim Siari)

Un muffin au canard, un biscuit au saumon ? La vitrine de la boutique de Régis Andrès, rue du Neufbourg, regorge de produits frais fait maison. C’est qui qui va être content ? C’est Toutou et Minou, tiens !

Depuis le 28 janvier dernier, les animaux sont, aux yeux de la loi, des « êtres vivants doués de sensibilité ». La loi n’apprend rien à personne sur le sujet, mais certains vont plus loin sur ce chemin éthique.

Lorsque Régis Andrès et son épouse ont découvert, par un reportage, comment étaient fabriquées les croquettes qu’ils donnaient chaque jour à Gaïa et Snizzi, leurs deux chihuahuas, leur sang n’a fait qu’un tour.

Depuis, ils se fournissent en aliments sans céréales et sans sous-produits – ni végétaux, comme les racines ou les tiges du blé, ni animaux, comme les cornes, la peau et même les excréments. Bref, les poubelles de l’abattoir.

Inquiété, Régis a commencé à scruter également les étiquettes des friandises pour chiens qu’ils achetaient en grande surface. « Ils sont tous bourrés de sucre, de sel, de conservateurs. »

Une idée originale

C’est ainsi qu’a germé l’idée d’une boutique dédiée à l’alimentation et aux friandises pour chiens et chats frais, faits maison ou au moins certifié sans additifs néfastes à la santé des animaux. « Je crois qu’il y en a une autre du côté de Béziers, mais c’est tout ce qu’on a trouvé. En Allemagne, ils ont trois-quatre ans d’avance sur la France sur ce marché. Et aux États-Unis, on est dans la démesure. Là-bas, on trouve des bijouteries pour les animaux. »

Il ajoute : « Je comprends qu’on puisse être choqué par ce type de commerce. Mais je réponds qu’on ne fait pas ça en priorité pour le business. Le but est de créer un emploi. Et puis, dépenser de l’argent pour la qualité de la nourriture de son animal de compagnie, ou exceptionnellement pour une friandise, n’empêche pas de faire des dons pour des causes humanitaires ».

Le chocolat, un poison

Malgré leurs emplois respectifs (il est comptable, elle est contrôleuse qualité), et l’arrivée de bébé, le couple se lance dans l’aventure entrepreneuriale et investit. En juin dernier, il ouvre une petite boutique, Les Truffes Dorées , rue du Neufbourg, à Metz, avec des confiseries et des pâtisseries faites maison.

« On a fait un gros travail de recherche, sur l’alimentation des chiens et des chats. Par exemple, on sait que le chocolat, les pépins ou les noyaux de fruits, le sel et le sucre sont très mauvais pour les chiens. Et pour les chats, le miel et les oignons sont déconseillés. Mais c’est vrai, les chats adorent les olives vertes ! »

La cuisine familiale de Lommerange devient un laboratoire, d’où sortent des muffins au canard, aux haricots et au poisson, des gâteaux au thon, au poulet, des biscuits sans graisse voire sans gluten. Les prix sont ceux pratiqués dans une pâtisserie pour êtres humains, puisque les produits sont les mêmes que ceux consommés par les humains. D’ailleurs, les gâteaux sont goûtés à la sortie du four !

Les invendus sont offerts aux SPA de Thionville et d’Arry.

Un marché de niche

Lorsqu’il a fait son stage de création d’entreprise à la Chambre des métiers, Régis a entendu des conseils sur la mise en place d’une franchise. Le marché de l’alimentation pour animaux domestiques est en croissance de 6% par an. Et le nouveau mal qui touche les chiens est l’obésité.

Mais avant de passer à la vitesse supérieure, Régis Andrès teste ce marché de niche sur Metz. Il explique : « Je voulais m’installer dans une ville de passage, dans un quartier où les loyers ne sont pas trop chers. Je me donne un an pour amortir l’investissement de départ, ensuite on verra ».

Pour meubler le reste de sa boutique, sont exposés des gadgets plutôt drôles, des déguisements loufoques et des crinières postiches pour petits chiens, des gamelles anti-gloutons pour ralentir l’absorption de nourriture.

Car, on le sait, les clients de cette boutique ont bien deux pattes, et pas quatre !

Catherine Belin (Le Républicain Lorrain)