Luis-Miguel Fernandez Alvarez, 53 ans, passait des vacances à Ponte de Lima au Portugal avec Nuria, 48 ans, qui avait été un amour de jeunesse. Séparée, elle avait repris contact avec le Messin et partageait des moments heureux que son ex-mari a interrompus en imposant un calvaire à la victime.
Salarié à l’Urssaf (collecte des cotisations sociales) de Metz, Luis-Miguel Fernandez Alvarez, 53 ans, était parti passer des vacances à Ponte de Lima, au Portugal. Vincent, son ami qui l’a conduit à l’aéroport de Luxembourg le 1er août, ignorait encore qu’il serait le dernier à le voir vivant. Les jours que Luis-Miguel allaient passer avec Nuria, 48 ans, étaient comptés. L’ex-époux de celle qui fut un amour de jeunesse de Luis-Miguel était sur les traces du couple.
Carlos, 50 ans, avait placé un tracker sur la voiture de Nuria qui l’aurait quittée en mars après douze ans de vie commune. Il n’a eu aucun mal à la suivre et a ruminé sa vengeance jusqu’au moment de prendre la route. Il a alors parcouru la grosse centaine de kilomètres entre Vigo (Espagne) où il travaillait dans l’immobilier et la petite localité portugaise où Luis-Miguel et Nuria s’étaient retrouvés dans un gîte rural.
Dans la nuit du 19 au 20 août, il pénètre dans l’habitation et neutralise les deux occupants. Nuria est alors attachée sur une chaise avec des câbles électriques, tandis que Luis-Miguel est tenu sous la pression de plusieurs armes blanches que son meurtrier va utiliser pour le torturer durant six heures, selon la presse espagnole, sous les yeux de son ex-femme. Luis-Miguel succombe à l’impossible épreuve au terme de laquelle l’auteur ne lui épargne aucune humiliation, aucun tourment.
Le meurtrier se tue en se jetant d’un pont
Nuria parvient à s’enfuir, les mains attachées dans le dos jusque chez un voisin. Le meurtrier est parti. Recherché par la police portugaise, il est retrouvé mort après s’être jeté d’un pont.
La mort atroce de Luis-Miguel a ébranlé sa famille et ses proches jusque dans le milieu des restitutions historiques. Luis-Miguel était le fondateur de la compagnie des «Ruistres sans terre», une association messine (en sommeil depuis quelque temps) spécialisée dans le quotidien des années entre 1330 et 1360.
«Il était un ami, un frère d’armes», précise Vincent, qui a manié l’épée avec lui au cours de spectacles. Luis-Miguel, auquel on ne connaît pas d’enfant, était le parrain d’un de ses fils. Très ému, Vincent évoque son copain féru d’histoire, excellent vulgarisateur du XIVe siècle qui prenait plaisir à partager cette époque avec le public. «Il a été assassiné et malheureusement il a souffert», ajoute Vincent en colère contre l’assassin de son ami, pourtant très bon bretteur, qui n’a pas pu se défendre.
«Jamais je n’aurais imaginé un destin pareil», abonde Olga Alvarez. Au-delà de la communauté de nom, elle ne partage pas plus qu’une amitié de jeunesse avec la victime et des origines communes. Comme la famille de Luis-Miguel, sa famille vient d’Entrimo, un petit village de la province espagnole de Galice où Luis-Miguel a été inhumé ce mardi.
Frédéric Clausse (Le Républicain lorrain)