La romancière Sophie Loubière, connue pour ses polars, s’est intéressée à l’affaire Jean-Marie Demange et ce qui a pu pousser un parlementaire à commettre un féminicide avant de mettre fin à ses jours, en novembre 2018.

Autrice d’une douzaine de romans et de polars, Sophie Loubière s’est attaquée à une histoire qui a bouleversé Thionville, la Lorraine et les rangs de l’Assemblée nationale, en novembre 2008 : le meurtre commis par Jean-Marie Demange et le suicide qui s’ensuivit. La Nancéienne s’est engagée dans une quête minutieuse et a recueilli des témoignages inédits, de personnalités qui ont bien connu l’ancien maire de Thionville. Elle nous replonge dans une époque, pas si lointaine, où le mot « féminicide » n’existait pas encore, disséquant les fragilités de celui qui fut premier magistrat de la ville, de 1995 à 2008, ainsi que les mécanismes culturels, sociaux et politiques à l’origine de la tragédie. Une tragédie marquée par le meurtre de Karine Albert, que Jean-Marie Demange tua d’une balle dans la tête avant de retourner l’arme contre lui.

Sophie Loubière retrace l’enfance, la vie agitée et la descente aux enfers de l’homme de pouvoir, et s’interroge sur la minute de silence observée à l’Assemblée nationale, le 17 novembre 2008, en hommage au député de la IX circonscription de Moselle. « Un silence qui a duré bien plus d’une minute», selon la journaliste qui s’est heurtée, 17 ans plus tard, à une omerta parfois hostile. À l’image de cette réaction : «Madame, il y a plusieurs types de journalistes, les bons, les autres et les charognards. Vous faites partie de la troisième catégorie. J’ai honte pour vous.» Mais Sophie Loubière l’assure, «Une Minute de silence» a été écrit pour livrer une contribution puissante à la compréhension des violences faites aux femmes et souligne la nécessité de travailler à la prévention du crime. Et rien d’autre…