Vendredi, devant le tribunal correctionnel de Metz, l’ancien beau-père n’a pas pu expliquer pourquoi il a volontairement maintenu le sèche-cheveux brûlant sur la fesse de l’enfant de deux ans et demi.
Le pédiatre et le médecin légiste qui ont examiné l’enfant sont formels : les blessures dont souffre le garçonnet de deux ans et demi ne peuvent pas être accidentelles. Elles correspondent au maintien prolongé, pendant plusieurs secondes, voire minutes, de la grille arrière d’un sèche-cheveux sur la fesse de l’enfant.
Vendredi, Thierry Beaume, son ancien beau-père, était à la barre du tribunal correctionnel de Metz, en comparution immédiate.
Lundi, la mère avait confié l’enfant, après l’avoir elle-même couché, à son ancien amant qui habite Ham-sous-Varsberg, près de Saint-Avold. Elle devait passer la soirée chez une amie avant de se rendre à son travail. Malgré leur séparation, ce n’était pas la première fois que l’homme de 37 ans, en qui elle avait « toute confiance », s’occupait de son bébé. Mais quand elle a récupéré le petit garçon, elle a remarqué une brûlure importante sur sa fesse, ainsi que d’autres marques qui n’existaient pas la veille au soir.
Devant les juges, le prévenu ne trouve pas d’explications. Il reconnaît partiellement les faits. Mais ne les explique pas. « Je n’avais pas dormi, je ne savais plus ce que je faisais. J’ai commis une faute, il faut que je paie. » Après lui avoir donné un bain, l’avoir séché avec une serviette, il a « un blanc total ».
L’expertise psychologique montre que l’homme, au casier judiciaire vierge, peut réagir de manière impulsive, voire violente. L’enfant aurait pleuré toute la nuit. « Pourquoi ne pas avoir appelé sa mère ou même son père? Il pleurait parce qu’il avait mal et votre réaction est de lui faire encore plus mal? », questionne le procureur, Hadrien Baron.
«Maintenu pour l’empêcher de bouger»
« Il s’agit de violences d’une gravité inouïe. On lui a appliqué délibérément la grille du sèche-cheveux, créant une boursouflure impressionnante. Les autres blessures sont concomitantes, parce qu’il a été maintenu pour l’empêcher de bouger! », pointe Me Anne Muller, représentant les parents de l’enfant.
« Je penche pour une punition qui a dérapé. Vous êtes père de famille. Vos enfants et votre ancienne compagne parlent de fessées données avec une ceinture de cuir qui a été retrouvée lors de la perquisition », ajoute le procureur, qui requiert huit mois d’emprisonnement avec sursis et une obligation de soins.
Pour la défense, Me Arnaud Blanc ne contredit pas l’atteinte, mais note « la prise de conscience » de son client.
Le prévenu a été condamné à dix mois d’emprisonnement, dont six avec sursis, une mise à l’épreuve et une obligation de soins.
L. L. (Le Républicain lorrain)