L’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad) de Strasbourg a lancé mardi la construction d’un centre de recherche et de formation pour l’usage de la robotique en chirurgie, qui sera l’un des plus performants au monde dans cette discipline.
A son ouverture, prévue en mars 2020, le bâtiment formera des spécialistes du monde entier à l’assistance par des robots de plus en plus sophistiqués aux interventions en chirurgie viscérale, ont expliqué les responsables de l’Ircad, à l’occasion d’une cérémonie de pose de la première pierre. La chirurgie viscérale traite les organes abdominaux: estomac, intestin, foie, etc.
Le projet vise à « positionner l’Ircad comme le centre de référence au niveau mondial dans la recherche et la formation en robotique chirurgicale », a indiqué l’institut dans un communiqué. « Dans vingt ans, la quasi-totalité de la chirurgie mini-invasive viscérale se fera par la robotique », a exposé à l’AFP le professeur Jacques Marescaux, président de l’Ircad. Le chirurgien ne disparaîtra pas pour autant, selon Jacques Marescaux: « On n’arrivera jamais au tout automatique », mais le robot « sera là pour intégrer de multiples données et introduire la réalité augmentée qui aideront le chirurgien pendant ces opérations ». La chirurgie viscérale figure parmi celles qui requiert la plus grande dextérité, a-t-il souligné.
Un investissement important
La création du centre représente un investissement de 50 millions d’euros, partagés entre des fonds privés, l’Union européenne et les collectivités locales, a précisé l’Ircad. Le bâtiment sera installé sur le site de l’hôpital civil de Strasbourg, où l’Ircad est implanté depuis sa fondation en 1994.
L’Ircad se situe dans le peloton de tête mondial des instituts de recherche en chirurgie mini-invasive. L’institut a notamment réalisé en 2001 la première opération chirurgicale à distance au monde, entre New York et Strasbourg, qu’il baptisa « opération Lindbergh ». Il est également implanté à Taïwan, au Brésil, et le sera au Liban à l’automne. Il prévoit de s’installer en 2020 en Chine et au Rwanda.
LQ / AFP