Accueil | Grande Région | Un «carnage industriel en Sarre»

Un «carnage industriel en Sarre»


Arsène Schmitt, président du Comité de défense des travailleurs frontaliers de la Moselle, et Hubert Krebs, vice-président, reviennent sur les combats en cours. (Photo : Aurélie Klein)

Le Comité de défense des travailleurs frontaliers de la Moselle tiendra son assemblée générale dimanche 17 novembre à partir de 9 h 15 à l’hôtel de ville de Sarreguemines. Lors de cette grande journée de mobilisation et de protestation, il reviendra sur les combats en cours.

Halberg-St Gobain, Halberg Guss, Ford, ZF, Tadano, Michelin … «1 500 emplois frontaliers seront supprimés en Allemagne. Une hécatombe !», déplore Arsène Schmitt, président du Comité de défense des travailleurs frontaliers de la Moselle, qui dénonce «un carnage industriel. Toutes les entreprises sont délocalisées chez le moins-disant social, en Roumanie, en Espagne, encouragées par l’Union européenne !»

13 000 membres

Ces plans sociaux n’augurent aucun répit pour le comité. «Notre quotidien est lié à la disparition du service public, poursuit Hubert Krebs, vice-président. Les frontaliers rencontrent des problèmes d’allocations familiales, de retraite, d’invalidité, de handicap, d’impôts, de Sécurité sociale, de chômage… Ils ne maîtrisent plus l’allemand et ont du mal à remplir les documents. Et pour les Allemands qui habitent en France, c’est le contraire.» Sur les 13 000 membres du comité, dont 5 600 retraités, 1 500 sont Allemands.

Assemblée générale le 17 novembre

Les adhérents seront conviés dimanche 17 novembre à l’assemblée générale du Comité de défense, à l’hôtel de ville de Sarreguemines, à partir de 9 h 15. «Une grande journée de mobilisation et de protestation contre toutes les discriminations qui frappent encore les travailleurs frontaliers et pour dire non à la casse sociale, aux délocalisations, à la guerre, au travail jusqu’au tombeau dicté par l’Union européenne», fustige Arsène Schmitt.

Le comité rappellera ses grandes victoires en 47 ans : l’abrogation de la CSG/CRDS sur les revenus d’activité, le droit à la Carte vitale, la réintégration dans le régime local de la Sécurité sociale des frontaliers retraités, la fin de la double imposition… «Un gros dossier après sept ans de combat, qui nous a coûté un fric fou» : 100 000 euros de frais d’avocat.

Dossiers en suspens

En 2024, les frais de justice ont représenté un tiers de cotisations annuelles. «Et il nous reste encore du pain sur la planche.» De nombreux dossiers n’ont pas été réglés  : l’extension du régime local aux ayants droit étudiants jusqu’au 24ᵉ anniversaire, «qui nous est refusée alors que les textes sont clairs», l’allocation de rentrée scolaire, l’abrogation de la CSG-CRDS sur la retraite allemande, le refus de confier l’indemnisation du chômage à l’Allemagne, la non-reconnaissance du taux d’invalidité.

Une énième rencontre est prévue à ce sujet fin novembre avec Bettina Altesleben, secrétaire d’État du ministère des Affaires sociales à Sarrebruck.

Étoffer les permanences

En moyenne, durant l’année, les délégués assurent 4 300 rendez-vous, en plus des 1 500 rendez-vous avec le secrétariat, ils répondent à 7 000 mails, 6 000 appels téléphoniques. « On avait commencé dans nos locaux avec deux bureaux. Les sept sont occupés », sans compter les permanences dans les annexes, de Bitche à Bouzonville, et les permanences fiscales. Le comité souhaite les étoffer.

Aurélie Klein
(Le Républicain Lorrain)