Le Fumet lorrain à Cattenom a reçu d’innombrables appels de repreneurs cette semaine. Le problème, c’est que la boucherie-charcuterie n’est pas à vendre. Une mauvaise blague de trop pour le patron qui a porté plainte.
Une pancarte « À vendre » posée sur la devanture de la boucherie-charcuterie Le Fumet lorrain à Cattenom un dimanche, le jour des Estivales, et il n’en a pas fallu davantage pour que la nouvelle fasse le tour du canton, et se propage même plus loin. Depuis le début de la semaine, le patron Patrick Gorei fulmine. Un inconnu lui a joué un tour de cochon, qui pourrait prêter à sourire, s’il n’avait pas affolé sa clientèle.
Jeudi encore, le téléphone a sonné. Cette fois-ci, c’est l’un des employés qui a dû rassurer sa femme, à qui l’on venait de dire que l’employeur de son mari allait mettre la clé sous la porte. Patrick Gorei entend la scène, s’exaspère, et replace son tableau noir extérieur où il a inscrit en grand « Non, la boucherie n’est pas à vendre ».
Divorcé, à Paris… ou vendu
Les gendarmes sont passés dans sa boutique. Il a porté plainte. Reste que l’affaire continue… « Il y a deux mois, il se disait que j’allais divorcer », raconte-t-il. Étonné d’une telle question, il a rassuré ses clients et amis. « Puis on m’a demandé si c’était vrai que j’allais déménager pour Paris ! », poursuit-il. Non plus.
Pas de divorce, pas de projet de filer vers la capitale, il a quand même commencé à trouver la ficelle un peu grosse. Celle de vilaines rumeurs lancées dans son dos par une quelconque tête de lard.
Puis dimanche, la fameuse pancarte. Le « plaisantin » a mis du cœur à l’ouvrage, puisqu’il a maquillé un vrai écriteau d’agence immobilière avec du ruban adhésif blanc. Sans y regarder de près, l’illusion est plutôt réussie. « Un employé m’a appelé lundi en arrivant à 6 h en découvrant la pancarte « A vendre ». Lundi, il y a tout de suite eu un effet de curiosité, témoigne Patrick Gorei. Je n’ai jamais eu autant de monde ! Sauf que j’ai aussi eu des appels de clients inquiets pour leurs commandes, se demandant s’il ne devait pas aller ailleurs… »
Alors le boucher l’affirme haut et fort : « Je suis là, chaque jour de 5 h à 20 h. Nous avons le plaisir avec mon équipe de faire de bons produits maison, d’innover avec des plateaux pour l’Euro. Alors non, je n’ai pas l’intention de partir… Bien au contraire ! » C’est dit.