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Un beau bébé de 7,5 tonnes : le sapin du marché de Noël de Strasbourg sera mosellan


Au total, la coupe de ce sapin aura mobilisé une quinzaine de personnes.

Opération d’envergure ce lundi 20 octobre en forêt domaniale de Saint-Quirin. L’abattage d’un sapin a fait l’objet d’intenses précautions, et pour cause : le beau bébé de 7,5 tonnes sera le roi de la place Kléber durant le marché de Noël de Strasbourg. Il rejoindra la capitale alsacienne ce vendredi matin. Une première pour la commune.

Les curieux ne s’y sont pas trompés. Ce lundi 20 octobre, il y avait foule dans la forêt de Saint-Quirin, malgré une météo maussade. L’opération «Sapin de Noël de Strasbourg» allait être lancée.

En effet, la municipalité alsacienne a cette année jeté son dévolu sur un beau spécimen quirinois, afin de l’installer sur la place Kléber pendant le marché de Noël. De quoi crier «Cocorico!» dans la commune, d’autant que d’autres prétendants étaient en lice. «C’est un honneur», confirme Raoul Simon, adjoint au maire.

S’étant épanoui en creux de vallons, ce sapin était un des rescapés de la tempête de 1999, qui avait vu la très grande majorité des arbres de la forêt domaniale de 4 122 hectares être mis à terre. «On a mis cinq ans à s’en sortir», raconte Raoul Simon, débardeur retraité en charge du secteur à l’époque.

Mais ce sapin pectiné, haut de 30 m et pensant 7,5 tonnes aujourd’hui, était resté debout, comme si le destin avait voulu qu’il soit là pour illuminer le marché de Noël 2025 de la capitale alsacienne.

Une sélection rude

En effet, n’est pas élu sapin du marché de Noël de Strasbourg qui veut. Les critères de sélection sont rudes. Pour aider la municipalité à faire un choix éclairé, l’Office national des Forêts, via sa filiale ONF Vegetis, arpente les massifs forestiers vosgiens pour sélectionner les candidats.

«La recherche du sapin est complexe. Il faut que l’arbre soit conique, mesure une trentaine de mètres, il doit pousser seul pour avoir des branches en bas, et le chantier doit se situer à proximité d’une route de bonne qualité», souligne Henri-Pierre Gangloff, directeur agence mobilier à l’ONF Vegetis, alias «Monsieur Sapin», qui cumule 22 ans d’expérience dans la quête du roi des marchés de Noël.

Alors qu’un élagueur s’élance peu après 10 h à l’assaut du tronc pour le sangler, le public observe. Les choses sérieuses commencent. Une fois le sapin harnaché à la grue, la coupe peut commencer.

Le bruit de la tronçonneuse résonne. Le voilà qui s’élève très doucement dans les airs, pour être amené minutieusement vers le plateau de 28 m qui le conduira à Strasbourg ce vendredi 24 octobre. Un silence de cathédrale s’est installé parmi le public.

Sanglé à nouveau en bas à la deuxième grue, il est peu à peu couché à l’horizontale, comme en lévitation, grâce à un ballet mécanique minutieusement orchestré, avant d’être rapproché du plateau.

Mais pas question de le transporter en l’état : «Chaque branche sera repliée, comme lorsque vous achetez votre sapin avec un filet, pour le protéger», raconte Henri-Pierre Gangloff. Un petit «lifting» sera opéré pour lui rendre toute sa superbe.

Son installation place Kléber est prévue ce vendredi 24 octobre. À Saint-Quirin, les villageois se tâtaient pour savoir s’ils allaient l’accompagner. Mais une chose est sûre : «On ira le voir place Kléber», assurent Sarah Simon et Christian Gérard. La photo devant le sapin aura une saveur particulière cette année.

Mais que devient le sapin après le marché de Noël?

Alors que le sapin de Saint-Quirin sera la star du marché de Noël de Strasbourg 2025, son avenir post-fêtes de fin d’année interroge. La municipalité de Strasbourg tente de lui trouver une autre destinée.

«Il peut être transformé en mulch par les services de la Ville, pour servir de paillage dans les espaces verts», explique Magali Gack, directrice adjointe de la direction de l’événementiel de la commune. Ce procédé permet de maintenir le taux d’humidité dans le sol, et donc de limiter l’arrosage dans les espaces verts.

Pourtant, rien ne dit que ce sera le destin final du pectiné de Saint-Quirin. La municipalité étudie aussi d’autres usages. «En 2020, l’association Musica avait demandé à récupérer du bois, raconte Magali Gack. Elle s’en était servie pour créer des instruments de musique, qui avaient été utilisés pour un spectacle baptisé Mon beau sapin».

De quoi laisser ouvert le champ des possibles, et la place aux belles idées. Et peut-être que des Mosellans offriront au sapin de Saint-Quirin un avenir tout aussi glorieux…